Le blues du blogueur de fond.

Publié le 16 avril 2013 par Cuicuinrv

Chère lectrice, lecteur bien-aimé,Un blogueur a ceci de commun avec l'homme politique ou la vedette de téléréalité : il doit avoir un avis sur tout, sous peine de passer pour un con.. Imaginez une bimbo issue de la télévision poubelle à qui on demanderait au débotté pour la déstabiliser, son auteur préféré et le titre du livre posé sur sa table de chevet pour caler les boites de préservatifs aux 7 parfums de fruits exotiques et qui répondrait Spirou pour l'écrivain et le Kamasutra en bandes dessinées comme ouvrage !.

Cette pauvresse, au lieu de citer comme lui aurait fait répéter son agent, Victor Hugo dont évidemment , elle n'a jamais lu un traitre mot  et "Les hommes de bonne volonté" de Jules Romains pour paraitre singulièrement énigmatique (sauf que son imprésario, forcément ignare comme la plupart de ses congénères aurait ignoré que cette œuvre se décline en 26 volumes) deviendrait la risée de tous ces pauvres journalistes et autres animateurs à peine moins cons que celle qu'ils souhaitent ridiculiser.Vous avez évidemment reconnu un tas de tragiques imbéciles du paysage audiovisuel français...Bref, je n'insiste pas sinon je risque de m'énerver et nonobstant je reviens à mon mouton.Oui, disais-je, tous les sujets ne m'intéressent pas. Je n'y connais strictement rien dans le domaine de la Justice qui m'assomme profondément, je suis peu au fait des affaires familiales, religieuses, de droit du travail... En réalité mon ignorance m'afflige et je me demande bien ce qui peut attirer les quelques lectrices et lecteurs qui me font le bonheur de musarder ici.Les sempiternelles questions du blogueur devant son écran vide. 
Alors forcément, faute d'étaler une science que je ne possède pas, a contrario de tant de blogueurs, accumulant citations sur extraits, références littéraires sur rappels historiques, déballant sur leur tranche de blog indigeste une couche de beurre, un nappage de confiture, une pellicule de chocolat, une épaisseur de crème chantilly, j'essaie de laisser ma piètre imagination gambader dans des pâturages jonchés de bouses... D'où les remugles parfois désagréables de certains billets si peu académiques.Mais parfois l'inspiration vient à manquer et au lieu de m'appuyer sur une dépêche AFP ou sur un évènement récents, cet entêtant déluge d'actualités générant un flux de lecteurs conséquent, je m'embarque dans des fictions sans queues ni têtes, peu gratifiantes, peu valorisantes, n'amenant que fort peu de lecteurs.
L'actualité stridulante, obsessionnelle et sclérosante imposée par les chaînes d'infos en continu m'insupporte chaque jour davantage. Je trouve que le grégarisme intellectuel que ces médias génèrent entraîne une pauvreté des analyses à long terme et provoque un assèchement de la pensée politique.    
Quitte à jouer les coquettes, je n'hésite pas à penser qu'un blogueur sans lecteurs est comme une jolie femme sans prétendants, un potage sans sel, un canard sans tête. Pour autant, je ne serais jamais prêt à sacrifier mon indépendance pour une audience plus conséquente.
"Alors, tu ne sais pas ce que tu veux ?" me direz-vous avec raison ! Certes. C'est le sens de mon titre...C'était la rubrique impudique, nombriliste et introspective : "Qui suis-je, dans quel état j'erre, où cours-je ?"
Si, passée ma crise, je ne trouve pas de corde assez solide pour soutenir mes 93 kgs et assez courte pour mon 1,83 m, je vous retrouverais prochainement...
Je vous embrasse.