CE QUE L’IMMOBILE TIENT POUR GESTE (extrait)
Serrer les draps contre ton corps
C’est toucher la matière même
De ce qui en toi
Réclame de l’air.
Va
Vers ce qui ne sait respirer.
Tu saisiras combien ce que tu attends
Est grand
Cet océan
Au bord de l’irrespirable.
Corps
Qui annonce l’ouverture
En se tenant toujours
Dans sa chambre fermée.
Chambre
Où la lumière n’est retenue que par nos corps.
Ne pas bouger
Devient alors une annonce.
La nuit ne dit pas la nuit
Mais ce que le corps
Tient pour lumière.
***
Ne pas bouger
Ne demeurer que dans l’échange
Muet des draps
Des mains
Et de tout ce qui ne sait franchir l’espace
Qu’en demeurant près de nous.
La nuit n’ouvre pas sur la nuit
Mai sur ce qui prend corps
Et se nourrit de cette nuit
Comme d’une lumière.
Jean-Louis Giovannoni, « Ce que l’immobile tient pour geste » in Pastor, Les Apparitions de la matière, Éditions Unes, 2013, s.f. Édition établie par Jean-Pierre Sintive.
JEAN-LOUIS GIOVANNONI
Ph. © Phil Journé
Source
■ Jean-Louis Giovannoni
sur Terres de femmes ▼
→ Envisager (lecture de Tristan Hordé)
→ Il faut si peu de chose
→ Mère
→ Notre voix
→ Jean-Louis Giovannoni | Stéphanie Ferrat, « Les Moches » (note de lecture d’AP)
→ Jean-Louis Giovannoni | Marc Trivier, Ne bouge pas ! (note de lecture d’AP)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Terres de femmes) 3 février 1984 | Lettre de Raphaële George à Jean-Louis Giovannoni (+ La Main de Raphaële George, par Jean-Louis Giovannoni)
→ (dans les numéros 19-20, « Utopie » [Espace Corse] de la revue numérique québécoise Mouvances) deux poèmes inédits de Jean-Louis Giovannoni, traduits en corse par Jacques Fusina
■ Voir | écouter aussi ▼
→ une vidéo sur le peintre Gilbert Pastor
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