Max | Cette haine

Publié le 17 avril 2013 par Aragon

Visages, mémoires, regards interrogateurs, poings serrés aux jointures de neige exacerbée, et des pierres et du sang, des flammes, des barricades, des cris, ô les cris dans toutes les manifestations du monde, mais Belfast, Derry, haute lutte, de la haine. Mais, l'amour ?

Histoire d'un pays qui se veut réunir, passer un baume pur sur bien grandes famines, exils, envahissements, terribles injustices politiques, d'un autre, sûr de son droit qui dénie l'existence de l'autre, le honi, parce que mal y pense, de gamins fous laissant leurs vies comme s'ils jouaient aux billes, parce qu'enfant toujours a raison, d'une dame raide - glacialement intransigeante -, d'une autre, reine de toc, de maisons de briques avec des gens de broc qui y vivent dedans, de pubs, bièreux jusqu'à plus soif, d'usines envahies d'herbes folles, blanchies comme squelettes en catacombes, de gens qui perdent tout, travail, joie, droit élémentaire à vie, dignité, de fous va-t-en-guerre en Malvinas, entrailles broyées touché-coulé "Général Belgrano", marins aspirés par ton perfide syphon, Albion, hommes noyés et nus, autres... perdus et désolés, d'un royaume oublié, d'une république inexistante, d'une pendule qui cherche ses secondes, ne trouve pas son temps, ne peut pas reprendre son souffle, laisse se putréfier ses aiguilles, d'un temps qui n'existe pas, d'un demain qui veut garder son hier avec arrogance, fierté, sans concession, d'une parole qui n'entre pas en oreille, d'un mot qui ne viendra jamais en bouche.

Ô la haine, renoncer à son corps jusqu'à en mourir, finir "Ding-Dong" en méchante sorcière, si tous les deux vous aviez été soeur et frère sur le chemin de la maison, sur la piste des petits caillous blancs bien visibles pourtant ?

Mais cette improbable maison, mais cette haine, où êtes-vous à présent ?