Ah non ! Ne cherchez surtout pas à vous défiler ! Vous êtes repérés ! Car vous êtes la cause de la faillite des petites boutiques de quartier voire de Virgin si on insiste.
Vous avez déjà eu la peau de Surcouf, vous participez chaque jour à la déchéance de la FNAC qui se demande comment sortir de sa spirale négative. La FNAC, Virgin, ces monuments inébranlables du commerce - gavés pendant des années avec des marges substantielles, mais où est l’argent ? - qui vacillent tragiquement.
Et pourquoi ? Parce que vous vous êtes rendus coupables en quoi ?, 10 ans tout au plus, d’un comportement d’achat qui relève désormais du réflexe. Et ce réflexe est dangereux.
Son petit nom, celui que lui ont donné les experts en marketing, c’est le showrooming. Ça passe toujours mieux quand c’est dit en anglais, c’est moins frontal comme information.
Dans les faits, que se passe-t-il ? Vous avez l’intention, par exemple, de vous offrir un produit électroménager donc vous vous rendez dans une enseigne spécialisée dans laquelle un conseiller de vente vous renseigne avec pédagogie et objectivité sur votre potentielle acquisition. Il est commissionné, le vendeur, il prend du temps pour vous.
Et là, vous sortez avec aplomb la phrase magique : « Je crois que je vais réfléchir avant de m’engager, avez-vous une documentation pour ce produit ? »
Dans la demi-heure qui suit, vous avez déjà commandé le même produit sur un site de e-commerce qui vous le livrera avec 30 % de remise.
Les magasins sont devenus des showrooms, des vitrines, des lieux de promenade où l’on teste les produits, comme pour les voitures.
C’est pour cela que les mêmes experts en marketing que tout à l’heure nous parlent avec une gourmandise sans cesse réaffirmée de la nécessité de « réenchanter le commerce en point de vente » ou font des incantations désespérées pour favoriser »l’expérience d’achat » des clients en magasin.
Rien à secouer, t’as vu les prix ! Le loyer vertigineux de Virgin sur les Champs-Élysées, fallait bien transférer une partie du montant quelque part…
Une enseigne australienne, lassée de servir de support aimable à des achats sur le web, a pris une décision assez radicale : tout client qui a pénétré dans la surface de vente et qui en sortira sans le moindre achat devra s’acquitter de la modique somme de 4 €. Le prix de l’expérience d’achat ?