Dans le langage courant, croire évoque les « croyances », et s'oppose à savoir... Croire serait adhérer à des croyances plus ou moins croyables du point de vue rationnel ; les croyants seront donc plus ou moins crédibles ( plus ou moins fondés sur la raison )
Croire n'est pas « avoir » un savoir irrationnel, qui donnerait un pouvoir de maîtriser le monde et même d'asservir les esprits à une idéologie ...etc
L'acte de « croire », est une acte de connaissance et un acte de confiance...
Croire : le verbe latin credere, dont il vient, réunit au mot « coeur » : cred ( cœur en latin, c'est le principe intérieur de la pensée ), le mot « donner » dare. Croire, c'est donner son cœur.
Poser l'acte de croire, c'est sortir de l'impersonnel : avec un « je » et un « tu » … C'est la reconnaissance d'une altérité, et signifie que la personne à qui je parle demeure insaisissable par le seul savoir.
« Je crois », et je suis en un mouvement, je suis au cœur d'une relation. Interpellé : j'ai un choix à faire : croire ou ne pas croire. Il y a un risque à prendre face à l'autre, à cet autre qui est unique. Croire, c'est accepter une recherche par la médiation d'un dialogue …
S'ouvrir à du nouveau, c'est reconnaître en soi-même un manque... ( « Manque » différent de « besoin » ; car ce manque en moi, n'est pas fait pour être comblé...).
Je peux parler de « Foi », de « croire » ; sans évoquer « Dieu » .. Cependant, à partir du moment, où j'accepte de faire confiance, à cette manière de penser... La Parole de Jésus ( au travers des Évangiles...) me semble cohérente :
Pour un chrétien, une Parole a retentit ( rattachée à un fait historique …).
Dieu se révèle dans une relation : entre un « père » et un « fils ». Et c'est à un dialogue que Dieu nous invite quand il nous parle.
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" Il faut renoncer au savoir, se laisser faire par l'intuition. Dans le rien, il y a un abandon de la volonté. C'est comme ça qu'on avance. "
Claude Régy: metteur en scène de théâtre français qui a contribué au renouvellement du jeu de l'acteur et de l'esthétique du théâtre contemporain.
Jean Paul Sartre ; « Il n’est d’autre connaissance qu’intuitive. La déduction et le discours, improprement appelés connaissance, ne sont que des instruments qui conduisent à l’intuition. »
C’est la saisie de l'esprit par lui-même au sein de la durée, que Bergson définit comme « la sympathie intellectuelle ou spirituelle par laquelle on se transporte à l’intérieur d’un être pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable »
Les illustrations ( un peu décalées ...! ) sont des peintures de Monica Fagan. D'origine irlandaise par son père, Monica Fagan est née en Angleterre, dans une région du Yorkshire. Boursière de la ville de Sheffield, elle vient en France à l'âge de 18 ans pour suivre des cours de dessin et de peinture à l'école des Beaux-Arts de Rennes.
Sa peinture, à travers une solide technique fine et précise, fait transparaître un monde onirique troublant peuplé par un bestiaire mythologique, des femmes mystérieuses et masquées qui évoluent entre les symboles telles des déesses romantiques. Ces femmes ... évoluent dans un monde différent, à la fois proche et inespéré... dans lequel la femme serait l’avenir de l’homme.