Magazine Journal intime

Episode 54 : joie de vivre et coup de gueule...

Publié le 20 avril 2013 par Michel Crémadès

 

Dans cet article, c’est l’homme qui parle plus que l’artiste…

Le printemps arrive doucement, c’est même presque l’été alors que l’hiver n’est pas encore parti… « Y’a plus d’saison ma bonne dame » ! Elles sont devenues folles et le monde aussi, il ne tourne plus rond…

J’ai soudainement une bouillante montée de sève…

Certains me disent, ils n’ont pas tort, que je n’alimente pas assez mon blog.

Mais je ne veux pas écrire tout et n’importe quoi. Un célèbre proverbe chinois dit : « Si tu n’as rien à dire, tais-toi ! ». Mais cette fois ci, je prends en main mon clavier et ma souris pour vous pondre un coup de gueule spécial printemps 2013.

Traitez moi de vieux c.., de passéiste, dites-moi que je suis aigri, que je ne comprends plus rien, bref, toutes les questions que je me pose depuis un moment, et auxquelles je réponds, NON, je tente simplement de regarder les choses d’une manière objective, avec mon tempérament et ma fougue ; Celle d’un artiste qui a la passion de ce qu’il essaye de faire. En plusieurs volets donc …

Que devient mon métier ? Cinéma, théâtre…

Réponse : C’est une catastrophe…
Je reçois régulièrement des scénarii qui n’ont ni queue ni tête avec des fautes d’orthographe tous les deux mots, ce qui rend absolument illisible l’histoire. Il est vrai que nous vivons à une époque où tout est permis mais quand même. Un scénario n’est pas un gigantesque texto écrit en raccourci. Avec les correcteurs automatiques, on peut éviter certaines fautes, non ? Du reste, j’espère que je n’en ferai pas, sinon j’aurais vraiment l’air d’un pouffe…

Tournages : Nous trouvons dans les grandes surfaces, des caméscopes à très bas prix, qui permettent à Mr tout le monde, de faire des films de vacances. Je trouve cela formidable. Mais du coup, ce même Monsieur pense que le cinéma, c’est facile et qu’il peut donc réaliser le film de sa vie et rafler quelques statuettes prestigieuses. Il existe des écoles pour apprendre les techniques cinématographiques, je les conseille à certain…

Je veux faire rire : Il en est de même pour tous ceux qui se lancent dans la comédie. Combien de jeunes, qui m’arrêtent dans la rue, me disent qu’ils veulent faire mon métier pour être connus et être bourrés de fric… Lorsque je leur dis qu’il faut prendre des cours de théâtre afin d’acquérir d’incontournables bases, ils partent en courant. Eh oui, ce métier s’apprend comme les autres et on s’améliore avec le temps. Est-ce qu’on a déjà vu un chirurgien apprendre sur le tas ? Lorsque je parle de tas, je ne vise personne …

Mais finalement, ne vaut-il pas mieux être animateur à la télévision pour pouvoir ensuite s’autoproclamer « acteur ». Mince ! J’ai raté mon coup …

Internet : C’est formidable, sauf que parfois si « Maurice » fait le « BUZ » avec le film de famille qu’il a posté sur You tube, il ne se sent plus, il compte les « clic » et il devient star notre Maurice. Il écrit vite fait un one man show sur le coin d’une table, ça ne coûte pas cher pour un directeur de salle ou un tourneur et notre ami va porter la bonne parole, souvent truffée de mots grossiers. Ben oui ! Plus on va dans l’outrance, plus on choque et plus ça marche. De nos jours, il faut flinguer l’autre pour exister ! Pour les filles, il faut parler de sexe de manière graveleuse, pour les hommes, il faut être plutôt vulgaire. Notre société dévoile tout, déballe tout, et même nos hommes politiques s’y mettent…

J’avoue que tous ces « One men ou women » me dépassent, m’ennuient. Je les trouve formatés, à part quelques exceptions heureusement ; de plus ils racontent tous à peu près la même chose… Alors même si « Mon neveu qui s’appelle Ginette habite chez ma belle-sœur qui se nomme Christian », je te demande Maurice, de réfléchir à deux fois avant de penser à te produire sur scène …

One man show : Qui dit one man show dit forcément, ensuite je chanterai ou ferai du cinéma. Je commence par m’écrire un scénario pour MOI, je trouve une tête d’affiche, important la tête d’affiche sinon pas d’argent, ensuite je demande à un pote de réaliser, j’écris quelques  dialogues  de manière à montrer que je sais pondre deux ou trois idées…

Les portes s’ouvrent ! Facile de faire l’acteur … La prochaine fois, j’écrirai tout le film que je réaliserai avec MOI en tête d’affiche et je ferai peut-être même la musique du film ! Mais tout le monde ne s’appelle pas Chaplin ou Orson Welles. Alors on me dit, c’est une mode, ça passera, oui, mais entretemps, ça fait des dégâts… Les spectateurs se font rouler dans la pellicule enfarinée en allant voir un film dont on a dit tant de bien sur une chaîne de télévision. Normal, cette même chaîne a donné de l’argent pour le montage du film, elle ne peut qu’en dire du bien. Ces spectateurs, bernés par un film médiocre tourné par une bande de copains qui se sont bien amusés sur le tournage, on ne les revoit pas de sitôt dans une salle obscure. En plus, avec la crise, il n’y a plus de sous …

Autre solution à la mode, demander de l’argent à n’importe qui avec, à la clé, la chance de tourner dans le film. Nous vivons dans une époque formidable ! Il en est du cinéma comme de l’alimentation, on nous donne à bouffer de la farine animale, du bœuf qui a le goût de cheval et du poisson élevé en batterie…

Monter un film ou une pièce de théâtre : Le montage d’un film ou d’une pièce de théâtre est, de nos jours, une chose décidée par des financiers qui n’ont plus aucun sens artistique. Fût un temps, souvenir, souvenir, les producteurs étaient avant tout des artistes amoureux de leur métier. De nos jours, si un producteur met un euro sur la table, il veut, dès le lendemain, en gagner cinq cents. On décide de mettre une grosse star bien chère dans un film afin qu’elle fasse venir du monde, oui mais Mr le producteur, faut-il encore que cette grosse star ait une histoire à se mettre sous la dent, et non un bout de guimauve qui, certes passera en prime-time à la télévision, mais pas au cinéma !

Confession : Il m’est arrivé de rencontrer des producteurs qui voulaient même tenir le stylo à ma place afin de réécrire l’histoire que je proposais. Est-ce que moi je produis, non ! Chacun son métier, merci !

Casting : De mieux en mieux. On vous téléphone le mardi pour vous prévenir d’un rendez-vous le lendemain et on vous balance cinq pages de texte à apprendre. J’avoue que je ne m’y fais pas. Parfois, on vous fait même venir pour trois répliques… Cela m’est arrivé ! Le réalisateur rencontré, quelqu’un de reconnu dans le métier, voulait même me revoir une seconde fois. J’ai dit non à la demoiselle qui s’occupait du casting et lui ai envoyé mon CV. Je ne me la pète pas mais quand même, je ne suis pas un perdreau de l’année. Ah ! Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer…

Monde :   J’adore Beaumarchais :

Dans un monde où les puissants qui gouvernent
Ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Où les politiques, de balivernes
Nous bercent les oreilles, maladroits
A se mentir eux-mêmes, subalternes
Des vrais pouvoirs qui nous ont apeurés :
Les riches qui œuvrent dans l’ombre terne,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Ces marionnettes qui se prosternent
Aux fils invisibles d’un morne effroi
Pensent avec tort suivre leur lanterne,
Alors qu’elles ne sont que cette proie,
Qui frétillait au bout de la baderne,
Moribondes mais croyant demeurer
Les maîtres vivants du monde moderne,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Et moi, je m’enivre dans ma taverne
Afin d’oublier, au moins une fois
Ce monde mensonger qui me consterne,
Ces pantins dont seul je vois les courroies
Qui les agitent. Voilà qui nous berne
Encore et encore, à nous écœurer
Comme ce nectar des Dieux, ce falerne
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Président, dictateur, ou simple roi
Dites-vous bien : A quoi bon se leurrer ?
Des fils d’argent, qui sont votre paroi,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.

Magnifique … Eh oui ! Le monde devient une jungle peuplé de sauvages sans foi ni loi. Pour un regard trop appuyé on tue… La fiction est dépassée par la réalité. On soupçonne le voisin de tous les maux, on envie son patrimoine, on préfère, je peux le comprendre, aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte alors que la France est un si beau pays. Lorsque je regarde mes petites filles en train de jouer, je ne peux m’empêcher de me poser quelques questions quant à l’héritage que l’on va laisser à nos enfants… Nous vivons dans un monde de plus en plus cruel, avec des hommes qui n’en sont plus, incapables d’assumer leurs actes lorsqu’ils violent, tuent, pillent. « Ce n’est pas moi, ce n’est pas de ma faute, c’est à cause de la société… » STOP ! Assumez !

Télévision : Heureusement il y a la télévision pour nous divertir. La redevance augmente mais pas la qualité des programmes. Les séries « Made in América » pullulent alors que l’on nous demande de privilégier, à juste titre le « Made in France ». Les quelques téléfilms français sont tournés à l’arrache, il faut faire vite, mais bien. Ça, ce n’est pas toujours possible. Alors on préfère rester dans la « réalité »… On met un microscope à la disposition des téléspectateurs afin qu’ils puissent regarder des êtres humains se débattre dans leurs drames. On fait des gros plans bien pensés sur les yeux de la candidate qui n’a pas réussi son épreuve. Elle est en pleurs de préférence, afin de pouvoir toucher la ménagère qu’il faut garder à tous prix jusqu’à la page de pub…

On me dit que le public aime ces émissions, je ne le crois pas. Je pense qu’à force de n’avoir que ça à se mettre sous la dent, on s’y habitue et puis la télévision, c’est facile, on met les enfants devant un poste ou des jeux vidéo et on est tranquille.

Je ne jette la pierre à personne, cette vie à cent à l‘heure nous oblige parfois à baisser les bras et à se réfugier dans ceux de nos téléphones portables qui, si utiles soient-ils, nous font perdre quelque peu le sens de la vie. Bel exemple que ces téléphones qui sont le reflet de notre société. Lorsque qu’un nouveau modèle sort, on se jette dessus, il en est de même pour tout, on change de véhicule, d’écran plat, de produit vaisselle, de femme ou de mari, qu’il y ait enfant ou pas …

Bon ! J’arrête là, je ne veux pas pourrir votre weekend end ensoleillé. J’avais simplement envie de partager ce moment de petite solitude… Je suis d’un naturel confiant, souvent optimiste et j’aime amuser les autres, d’où cette article …

EPISODE 54 : JOIE DE VIVRE ET COUP DE GUEULE...
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Donc, tout va s’arranger. ! La nature est encore très belle, toute en couleurs, la preuve en est, cette photo prise dans mon jardin. La vie vaut vraiment le coup d’être vécue, c’est parfois difficile, pour certains plus que pour d’autres …

Pour finir cet extrait, cri d’espoir :

Voilà la difficulté de notre époque, les idéaux, les rêves, les beaux espoirs n'ont pas plus tôt fait leur apparition qu'ils sont déjà touchés par l'atroce réalité et totalement ravagés. C'est un vrai miracle que je n'aie pas abandonné tous mes espoirs, car ils semblent absurdes et irréalisables. Néanmoins, je les garde car je crois encore à la bonté innée des hommes.

Journal d' Anne Frank.

 

“A tout bientôt !!!”

 

 

 


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