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Violences dans l'ascenseur

Publié le 21 avril 2013 par Didier T.
J'ai été convoquée dans le bureau panoramique du patron du patron du patron de l'entreprise. Son bureau est tout en haut d'un l'immeuble qui est lui-même très haut. La vue de Paris est magnifique. On croit que si on ouvre la fenêtre on pourra toucher la tour Eiffel.
J'ai eu un avertissement.
- On m'a dit que vous aviez refusé de travailler avec la directrice artistique.
- Je n'ai rien refusé.
- Vous ne l'avez jamais contacté alors que vous avez un projet à mener à bien !
- ...
- Vous n'avez donc rien à répondre ?
- ...
- Quelle impertinence !
- Mais je n'ai rien dit.
- Vous ne dîtes rien, ne faîtes rien, c'est bien ça le problème. Vous croyez que vous avez le loisir de ne pas travailler avec ceux et celles qu'on vous impose ?
- Non, je ne crois pas ça, mais...
- Mais QUOI ! Vous allez travailler avec elle et mener à bien ce projet, je vous le dis.
- Mais peut-être que quelqu'un d'autre que moi pourrait...
- Mais quelle insolence ! Quel toupet ! Personne d'autre que vous et la directrice artistique ne va travailler sur ce sujet. Je n'ai que faire de vos peut-être que. Vous allez obéir sinon vous prendrez la porte. C'est bien clair ?
- Oui.
- Vous allez de ce pas contacter la directrice artistique et commencer à travailler !
- Oui.
- Ouste !
-...
- Et je vous mets un avertissement. Vous recevrez un courrier.
J'ai quand même claqué la porte avant de courir le plus vite possible vers les escaliers de secours. Un ou deux étages plus bas, j'ai attendu l'ascenseur.
***
Le soir j'ai terminé tard, j'ai passé la journée à écrire des choses pour le projet avec la directrice artistique. J'ai fait des recherches, synthétisé mes idées, élaboré des sortes de théories et des plans pratiques, j'ai même fait des schémas explicatifs. Et j'ai envoyé un aperçu de tout ça à la directrice artistique.
J'ai fermé l'ordinateur et pris mon sac à main. Je me suis dirigée vers l'ascenseur. En l'attendant, j'ai regardé Paris de nuit à travers vers vitres. Les portes se sont ouvertes sur la directrice artistique et son ami Fabian. Lui, il me fait peur. On dirait incroyable Hulk dans le corps de Kurt Cobain. Il a les cheveux longs et un peu gras, d'une couleur bizarre, genre exposition au soleil après un bain de chlore. Il porte toujours un jean troué avec des franges autour des trous et des baskets converse roses avec des tâches de vomi et d'autres choses dessus. Quand il fait chaud il a un Marcel, quand il fait froid un pull camionneur gris foncé. Quand il porte son Marcel on voit tous ses tatouages d'animaux féroces et de dragons, ici et là il y a des petits coeurs. Il en a sur les bras et un énorme dans le cou peut-être qu'il représente un boa. Il porte aussi une sorte de barbe et sent un peu la bière. Je ne sais pas pourquoi je suis entrée dans l'ascenseur ; il parait évident que ce n'était pas une bonne idée. La directrice artistique m'a immédiatement craché dessus.
- Pauv' conne, tu vas voir, tu vas passer les trois plus longues minutes de ta vie de conne ! Allez Fabian, touche là un peu. Profite !
Je me suis accrochée à mon sac à main, comme s'il pouvait m'aider à quelque chose. Je me suis dit que s'il approchait ses grosses paluches de moi, j'allais lui balancer des coups de sac dans la figure. Il me regardait de ses gros yeux sans rien dire, je crois même qu'il ricanait dans sa barbe. La directrice artistique me giflait mais pas très fort. Elle m'insultait surtout. J'ai senti des fourmillements caractéristiques d'une vague de violence envahir mes mains, puis mes bras, puis mon cou puis ma bouche. J'ai lâché mon sac qui est retombé d'un bruit sec sur le sol de l'ascenseur et j'ai mordu Fabian au bras, je l'ai mordu de toutes mes forces jusqu'à sentir ses poils et son sang dans ma bouche et j'ai attrapé ses testicules que j'ai pressées très fort pour lui faire mal. Il criait, j'imaginais des morceaux de chair écrabouillée sur mes doigts ; ça ressemblait à de la cervelle.  Je l'ai lâché. La directrice artistique hurlait "elle est folle, elle est complètement barrée, faut qu'on sorte de là-dedans". Fabian était accroupi, les bras, dont l'un était ensanglanté, autour de son ventre. La porte de l'ascenseur s'est ouverte, je me suis baissée pour récupérer mon sac et je suis sortie précipitamment, les joues en feu et les idées bousculées dans la tête.Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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