éditions La Table Ronde, 1955, 142 pages
Lors de la réédition de 1968, Gallimard orne la jaquette du livre d’un bandeau accrocheur, genre clin d’œil : La passion selon Saint-Cyr !
Je ne sais pas trop quoi en penser... D’un côté c’est idiot puisque c’est surtout de l’école Polytechnique dont il question au tout début du roman. Mais il y aussi un Général, et une guerre, alors... Et il s’agit bien d’une passion, mortelle.
Ces Princes est une courte histoire d’amour entre deux hommes. C’est un premier roman. C’est étrange d’imaginer une jeune fille (ou une jeune femme, on sait peu de choses sur Catherine Guérard) écrire ce conte profond, romantique et tragique. Pourquoi le choix de ce sujet casse-gueule, voire provocateur pour l'époque ? D’où l'auteur a-t-elle tiré son inspiration et ses modèles ?
Antoine Villaert est un jeune homme bien élevé, un peu fantasque, orgueilleux et timide à la fois. Il a abandonné ses études à Polytechnique pour absence de motivation, a fait son service militaire pour échapper à sa famille, et pris un job dans l’édition qui lui laisse le temps de rêver en attendant de trouver le bonheur. Quant au Général (sans prénom, sans patronyme), il a entre quarante et cinquante ans, beaucoup de culture et d’expérience, de charme et d’élégance. L’histoire de leur rencontre, de leurs amours, heureuse d’abord, progresse régulièrement et inexorablement vers un dénouement tragique. L’écriture est parfaite, maîtrisée, avec des éclats d’ironie tendre. Catherine Guérard réussit à créer sans ostentation et très progressivement, une atmosphère onirique et théâtrale, très étonnante.