Magazine Journal intime

Toujours là

Publié le 17 avril 2008 par Mirabelle
Toujours là
Aujourd'hui, j'arrive à vivre normalement. Oui, c'est vrai. Aujourd'hui, j'arrive à rire, à sourire, à échanger des propos banals, à passer de bons moments, à me dire que je suis bien, par instants. Sans penser à lui. J'y arrive. De temps en temps. Avec les jours, les semaines qui s'écoulent, la peine s'estompe, tout doucement. Un peu. Le chagrin revient parfois, sans prévenir. Moins souvent, c'est vrai. Beaucoup moins souvent. Mais toujours cette même interrogation, qui restera sans réponse : comment en sommes-nous arrivés là ? Et pourquoi nous ?
Extérieurement, je vais bien. Et effecitvement, dans le fond, je ne vais pas si mal. Ma vie sociale s'épanouit. Plusieurs enjeux primordiaux se sont réglés positivement. Mes amis sont là. Cependant, je ne l'oublie pas. J'apprends à vivre avec son visage en toile de fond, et peu à peu, notre histoire qui s'éloigne glisse sur moi, sans me faire de mal.
Sauf l'autre jour. J'ai rêvé de lui. Je revenais. Je n'avais face à moi que la barrière de tous ses amis, qui me jetaient leur mépris à la figure. Qui m'avouaient ce que j'ai toujours su : ils ne m'ont jamais appréciée. Et ils ne me laissaient pas le voir. Et je savais qu'ils avaient raison. Et je repartais. Soudain, il venait m'embrasser. Un baiser tout simple, alors que je dormais, je ne sais trop pourquoi, je ne sais trop comment. Je sens encore ses lèvres sur mes cheveux. C'était doux. Simple. Tendre et protecteur.
Et au réveil, la réalité. Le chagrin. Une journée triste. Et pénible. A me traîner. A resasser ce rêve étrange. Et j'ai beau me dire que désormais, mes week-ends sont vides de disputes, que c'est mieux ainsi, j'ai beau me dire que je me reconstruis, seule, il n'en demeure pas moins qu'il est toujours là. Avec toute la colère, le chagrin, la tendresse et la déception qu'il m'inspire. Tous ces sentimentaux contradictoires que je ne cherche plus à comprendre. Parce que si j'essaie de les percer à jour, je ne m'en sors plus. Parce que je sais que si je veux l'oublier, définitivement, je dois juste les laisser m'envahir. Sans les repousser. Il y a bien un moment où ils se lasseront de ma détermination et où ils s'en iront, d'eux-mêmes.

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