Magazine Journal intime

Serial coiffeuse

Publié le 17 avril 2008 par Fyfe
Début de l'histoire ici.
(comment ça, ça se voit que j'essaye de pallier à un rythme bloguesque affligeant en refourgant de la vieille came ?)
J'ai donc, enfoui tout au dedans de moi, un inquiétant potentiel de serial coiffeuse.
Figurez vous qu'en un an de pratique sur mon cobaye favori et unique, je n'avais pas eu à déplorer de drame capillaire supplémentaire.
Insidieusement, la confiance, cette fourbe, a pris possession de mon corps, et surtout de mon cerveau un peu malade ou pour le moins pas très en forme.
Insidieusement, le cobaye officiel a lui aussi été victime de sa mère la garce la confiance.
Et c'est ainsi que, tout dégoulinassionant de trop plein de confiance, nous nous lançâmes, le cobaye et moi, dans une session d'improvisation capillaire.
Un soir.
Sur les coups de 23h30.
Après une semaine, que dis je, des semaines, de stress intense.
Le genre de stress qui fait qu'on a sans arrêt 4 ou 5 idées qui tournent en boucle dans la tête.
Ce soir là, dans ma tête, il me semble qu'il y avait :
- Putain j'ai encore oublié d'envoyer le mail à Truc pour lui dire que la réunion de lundi est annulée
- Putain ça fait 3 mois - mon dieu, 3 mois - que j'ai dit à Machine que je la rappelais dans la semaine.
- Putain on est en avril ? Mais hier on était en octobre, non ? Rendez moi ce semestre. Tout de suite.
- Putain mais c'est quoi ce truc graisseux, là, me dites pas que les bourrelets ça pousse comme ça en deux jours, si ? Putain mais RENDEZ MOI CE SEMESTRE ET JE VOUS REND LE GRAS.
Je sais, je me parle très mal à l'intérieur de moi même.
Ensuite, je me souviens que le Chéri de la maison m'a montré le sabot qu'il avait choisi.
9 mm.
Il m'a tendu la tondeuse et s'est installé.
A ce stade, la boucle dans ma tête devait en être au "truc graisseux", car c'est presque rageusement que ma main droite, d'un geste sûr, est remontée de sa nuque au sommet de son crâne.
Il y a eu comme une étincelle intra-neuronale.
Un instant j'ai même été soulagée d'avoir enfin interrompu la boucle infernale des putains.
Le soulagement fut vite remplacé par une pensée saisissante et néanmoins peu élégante : ben oukilé le sabot ?
Pas sur la tondeuse en tout cas si j'en juge par la magnifique bande blanche que je viens de dessiner sur le crâne de mon doux.
Ahem.
Euh, chéri, dans les trois semaines qui viennent, tu as moyen de ne rencontrer des gens que de trois quart gauche ou pas ?
Non parce que sinon on a un problème.
Je crois.
En même temps la mode est au déstructuré.
Et l'apparence n'est que superficialité.
Ok, si tu insistes, je te laisse aller jusqu'aux miroirs de la salle de bain.
En attendant moi je regarde à quelle heure part le prochain avion pour Saint Pierre et Miquelon.

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