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Une journee parfaite.

Publié le 29 avril 2013 par Ziril

UNE JOURNEE PARFAITE.Presque une journée d’été, pensais-je en garant ma petite auto tout au bout du chemin qui serpente vers la rivière. Les arbres, qui était encore nus comme des morts il y a à peine deux jours, ont pris une ombre d’un léger vert tendre. Pour rien au monde, je ne voudrai  manquer ces jours bénis où la nature commence à gigoter dans tous les sens et où je commence sérieusement à rêver de cerises, fraises, asperges et autres cadeaux du bon Dieu.UNE JOURNEE PARFAITE.

Je gare donc mon auto et ai de la peine à retenir un juron. En effet, une autre voiture est garée un peu plus loin . Un autre pêcheur ? Il va certainement me casser les couilles ! Non. Seulement deux amoureux qui rêvaient de faire des galipettes en cette parfaite journée, sans être dérangés par un emmerdeur dans mon genre. Poli, l’homme me lance : « Bonne pêche, Monsieur !. »

Avec mon esprit tordu de vieil anarchiste provocateur, j’ai bien failli lui répondre : « Bonne bourre, gros cochon ! »

Mais je me suis dit, juste à temps, que commencer ma première journée de pêche de l’année par une bagarre a mains nues, serait déplacé. Aussi, je lui adressai à sourire un peu figé et niais, juste avant de descendre le talus vers la rivière.

On ne m’avait pas menti. Les traces des pluies incessantes de l’hiver étaient bien visibles et le niveau de l’eau impressionnant. S’aventurer là où d’habitude on passe à gué aurait été pur folie.

Prudemment, je restais près du bord avec juste assez d’eau pour la sentir courir entre mes jambes comme une amoureuse un peu folle.

J’avais à peine attaché mon steamer favori à mon bas de ligne que mon oeil fut attiré par une grosse masse blanchâtre naviguant juste à quelques centimètres de moi. Le premier gros morceau de polystyrène expansé de l’année,  ressemblant toutes proportions gardées à une sorte d’iceberg un peu dégoûtant. Ça commence bien !

UNE JOURNEE PARFAITE.
Le temps de reprendre mes esprits, sur la berge, arrivent deux petits vieux accompagnant deux mioches, suivis par un petit chien laid comme seuls les poux peuvent l’être, et hargneux comme une des plus hargneuses tiques ( une sorte de tique fondamentaliste, certainement ! ). La sale bête en me voyant, se met à me japper dessus avec une voix de fausset insupportable.

« Ta gueule, Panpan ! » fait le vieux. Sourd ? Mal élevé ? Malgrè l’ordre de l’ancêtre, l’animal la rage aux babines descend le talus vers moi et commence à me montrer les crocs ( ocre jaune, taches noires visibles, manque de calcium ). Alors, je vieux se saisi d’une grosse pierre et vise sa saloperie de chien et bien sûr le manque de deux bons mètres. Par contre, si je n’avais pas baissé la tête juste à temps…

- »Espèce de gros con…enculé de la Sainte vierge…vieux merdeux ! » ai-je juste le temps de lui hurler avant que cette famille de tarés ne disparaisse hors de ma vue .

J’ai un peu les nerfs en pelote quand je me remet à balancer mon streamer.

UNE JOURNEE PARFAITE.
Et lorsqu’un canoë piloté par une jeune fille couverte d’acné et bête comme une coquille d’oeuf, me passe juste sous la canne et que son moniteur lui lance : « Babette, ma petite poule, essaye plutôt de passer derrière le pêcheur, tu va faire fuir « LE  » poisson ! » ». Je ne suis qu’à deux doigts de l’attaque cardiaque et décide finalement de jeter l’éponge et de quitter les lieux.

Lorsque je rentre à la maison et que ma merveilleuse épouse me demande si j’ai pris du bon temps, je ne peux que lui répondre :

-  » Ce fut parfait. Les beaux jours arrivent ! »

UNE JOURNEE PARFAITE.


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