Otto Dix, Francis Bacon, Lucian Freud, Franck Auerbach, Chaïm Soutine, vous ne cachez aucun détails, dans les gris oxydés au plomb, les bleus, les autres... Pigments défragmentés. Poudres amères. Couleurs, ô couleurs vénéneuses et consubstantielles à la vision plantée au couteau sur la toile matricielle.
Et ces blancs non virginaux manipulés à l'extrême : titane, zinc, lithopone, argent, Saturne, plomb ou céruse, Jupiter ou blanc de bismuth, baryum et de silice, étain. Faire à tout prix, faire vivre la couleur blanche comme l'inuk la fait obligatoirement exister - question de survie - dans la neige qu'il décline sous trois cents noms différents.
Confrérie inuite, chevalets du zodiaque, artistes indispensables et fous vous me fascinez, picaresques démons représentants placiers d'une peinture qui ne pourra jamais se nommer. Les visages et les corps défigurent l'espace et le temps, leur font courber l'échine, leur font rendre grâce. Les placent dans l'unique nécessaire : terre de personne, no man's land étroit d'une main, d'un regard, qui zèbre en les peuplant tous les silences du monde. Détails infimes.
autoportrait : O.DIX