Ainsi pour Nescafé, dans sa dernière campagne TV aux antipodes de la froideur statutaire de Nespresso, un mug de café soluble est le prétexte pour refaire lien et reprendre langue avec ses "amis" Facebook. Dernier avatar de cette reliance singulière : Coca-Cola qui, non content de nous seriner son invitation à « ouvrir du bonheur », invite à le partager avec « un ami ». Avec en point d’orgue sur ses canettes rouge sang, une intégration typographique glaçante de la formule « un ami », brandée, logotypée, vampirisée par la marque. Là où la politique échoue, là où la religion patine, là où les idées ont renoncé – fédérer les individus – certaines grandes marques excellent. Le pouvoir socialisant des marques n’est pas neuf. Evolution de taille cependant : alors qu’elles prétendaient améliorer voire enjoliver le quotidien, aujourd’hui elles aident censément à vivre. Le consom’acteur y gagne assurément. Quid de l’individu ?
La tyrannie du lien
Publié le 03 mai 2013 par VenividivinciAinsi pour Nescafé, dans sa dernière campagne TV aux antipodes de la froideur statutaire de Nespresso, un mug de café soluble est le prétexte pour refaire lien et reprendre langue avec ses "amis" Facebook. Dernier avatar de cette reliance singulière : Coca-Cola qui, non content de nous seriner son invitation à « ouvrir du bonheur », invite à le partager avec « un ami ». Avec en point d’orgue sur ses canettes rouge sang, une intégration typographique glaçante de la formule « un ami », brandée, logotypée, vampirisée par la marque. Là où la politique échoue, là où la religion patine, là où les idées ont renoncé – fédérer les individus – certaines grandes marques excellent. Le pouvoir socialisant des marques n’est pas neuf. Evolution de taille cependant : alors qu’elles prétendaient améliorer voire enjoliver le quotidien, aujourd’hui elles aident censément à vivre. Le consom’acteur y gagne assurément. Quid de l’individu ?