Pour ne pas perdre le fil: #1, #2, #3, #4, #5, #6
Tout s’était ensuite enchainé très rapidement. Pas le temps de faire de frais, il était entré directement dans le vif du sujet. « Il est en vie. Il va bien. Mais il a refait sa vie. Tu ne pourras plus jamais le voir. Il refuse. Il veut te protéger tu comprends, il ne veut pas te faire souffrir. »
Je suis resté prostrée, le souffle coupé, un genou à terre. Les quelques mots qu’il avait prononcés avaient fait vaciller tout l’édifice que j’avais mis des mois à construire. Prise de tremblements, de nausées, j’étais pitoyable. Il aurait voulu rester, me relever. Mais il y avait comme une présence qui l’effrayait, et l’avait fait fuir aussi sec.
Je croyais m’être faite à son absence, à sa lâcheté. Je pensais avoir réussi à me bétonner, à passer outre. La claque violente de ces quelques mots me ramenaient à ma fragilité. Et je n’avais pas fini de constater les dégâts.