Grace à une poignée de journaliste acharné John McTiernan est enfin reconnue pour ce qu’il est, à savoir un des plus grands metteurs scène d’Hollywood. Mais pour les spectateurs qui comme moi on découvert ses films à l’adolescence c’était depuis longtemps une évidence.
« Quelle tragédie pour un officier de son rang ! Mourir en glissant sur du thé ! »
Osons le dire, A la poursuite d’Octobre Rouge est le plus grand film d’aventure au monde ! Dans les années 80, les romans d’espionnages de Tom Clancy cartonnent dans les librairies du monde entier. Hollywood souhaite rapidement mettre en chantier une série de films sur les aventures de Jack Ryan. Ça tombe bien le dernier James Bond, Permis de tuer, est un bide cinglant, le champ est donc libre pour un héros plus réaliste et plus actuel que 007. Pour une fois les studios vont avoir tout bon en confiant le rôle titre à Alec Baldwin. Baldwin est un acteur qui sans être une montagne de muscle possède juste ce qu’il faut de charisme et d’humour. C’est le choix parfais pour incarner le célèbre analyste de la CIA. Sentant le potentiel énorme de la franchise la Paramount propose au metteur en scènes de Die Hard de réaliser trois films adaptés des romans de Clancy. McTiernan y voit là la possibilité de créer une trilogie et de pouvoir faire évoluer son personnage au fil des épisodes. (De simple observateur dans le premier à celui de véritable héros dans le dernier)
« Dans CIA, y'a le mot intelligence... Ca m'a toujours étonné ce truc là... »
La trame d’ A la poursuite d’Octobre Rouge est inspiré d’une mutinerie qui se serait produit à bord d’un sous marin soviétique dans les années 70. Solidement écrit par Larry Ferguson et Donald Stewart, le scénario est une merveille d’efficacité, de plus les dialogues sont signés par l’énormisime John Milius. (Non crédité au générique) Pour camper le rôle très convoité du commandant Marco Ramius : le grand Sean Connery est accompagné de second couteaux tous impeccables. (Scott Glenn, Sam Neill, Tim Curry.) Possédant assez peu (voir aucunes) réelles scènes d’action, A la poursuite d’Octobre Rouge reste cependant un film haletant de bout en bout. La caméra de McTiernan réalise des prodiges en slalomant entre les espaces confinés d’un sous marin, et réussis à rendre un duel naval aussi excitant qu’une poursuite de bagnole. Alors oui aujourd’hui on pourrait rigoler de l’aspect manichéen de certaines scènes et de l’anti communisme primaire de l’ensemble pas toujours très fin*, A la poursuite d’Octobre Rouge reste néanmoins un film d’aventure passionnant, ne prenant jamais son spectateur pour une buse.
« Youri, ne me dites pas que vous avez perdu un autre sous marin !»
Son échec au box office éjectera McTiernan des deux suites prévues. (Imaginez un peu ce que ça aurait donné ! Monde de merde tiens !) Baldwin sera remplacé par Harrison Ford, acteur bien moins subtil mais plus bankable, dans deux suites honorables mais bien loin de la réussite d’Octobre Rouge**. A partir de là McTiernan sera la cible incessante des studios qui s’acharneront sur le montage de ses films. Depuis 1 mois il est emprisonné pour une obscure histoire d’écoutes illégales nous privant d’un des derniers grands metteurs en scène d’action en activité. Pour avoir les détails de cette affaire allez lire cette interview de l’excellentissime Rafik Djoumi à cette adresse : http://www.rockyrama.com/interview-free-mctiernan/
* L’équipage du sous marin américains à la cool, celui des Russes ressemble à « l’Empire »dans La Guerre des Etoiles.
** Je ne m’attarderais pas sur le dernier film en date avec un ben Affleck aussi charismatique qu’une Andouille de Guemene.