La presse aujourd’hui, parle du Conseil représentatif des associations noires (Cran), comme étant un vecteur de division de la communauté nationale française. En effet, elle vient de porter plainte contre la Caisse de dépôts. D’autres actions doivent normalement suivre, puisque l’État refuse des réparations, il faut ester en justice, tour à tour, ceux qui, de près ou de loin ont contribué à transformer d’autres êtres humains en marchandise. La vraie blessure de ce crime contre l’humanité étant bien sûr, la négation des souffrances d’un peuple encore martyrisé de nos jours. La communauté afro-descendante française doit accepter l’héritage africain et, c’est dans ce sens-là qu’elle pourra faire, enfin, le deuil de ce crime sans précédent, minimisé par le chef de l’État français François Hollande, qui montre son vrai visage, celui de colon assumé. Mais, est-il le seul responsable ?
Puisque le Cran, qui traverse une vaste crise interne n’arrive pas à se départir du lourd fardeau qu’elle s’est attribuée depuis sa création, avec l’entrée en scène sur la planète France d’un certain Patrice Lozès, patauge telle une mouche dans la bouse. Le régime français le sait très bien et, n’a pas besoin de faire dans la dentelle pour insulter encore une fois un peuple qui a tant souffert de 400 ans -excusez du peu-, de barbarie. Patrick Lozès, un temps soupçonné par la communauté noire de faire le jeu de ses adversaires, calomnié et insulté, n’a pas su se défendre, laissant parler à tort. Voulait-il simplement profiter de son positionnement sociétal ? Mais, il se peut bien que ce dernier était plutôt l’un des financiers personnels du Cran alors qu’il avait aussi été accusé, à tort, de détournement de deniers publics. Il n’en est rien et il faut rendre à Cesar ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. Passons.
Aujourd’hui, le président du Cran, Louis-Georges Tin, qui se bat pour conserver sa place à la tête de l’organisation après que certains membres l’aient poussé vers la sortie en élisant un nouveau président en la personne de Madeira Diallo, semble maintenir le cap en tenant d’une main de fer le gouvernail d’Etambot. Louis-Georges Tin est accusé, lui, de s’appuyer sur le Cran pour faire du lobbying homosexuel dans la communauté noire française en majorité hostile au « mariage pour tous ». Les Africains-français, quant à eux, le soupçonnent de vouloir mettre sur pied, avec le régime français, un chapelet de sanctions contre les pays africains qui ne voudront pas dépénaliser l’homosexualité. Donc, un combat à double visage qui ne plaide pas en sa faveur, le premier pour la reconnaissance des souffrances noires d’antan, et le deuxième pour la communauté homosexuelle noire. Incompatibles ? Pas vraiment mais, cette dispersion peut causer du tort à l’un ou à l’autre de ses combats. Nous lui laissons le bénéfice du doute…
François Hollande, en affirmant qu’il n’y aura pas de réparations uniquement et essentiellement pour les noirs, méprise non seulement ceux-ci mais aussi la France, en voulant faire d’elle, ad vitam aeternam, un pays sanguinaire. «l’impossible réparation» des ravages de l’esclavage, «outrage fait par la France à la France», a-t-il,martelé à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Du bluff, puisqu’il fait la volonté de la majorité des Français. Ce pays qui remercie avec des arrières-pensées l’Afrique, ce continent qui l’a aidé à combattre le nazisme sans calcul. La France, pays qui, avec les noirs, fait pleuvoir de beaux orages derrière le triptyque placardé sur les frontons de nos institutions : liberté-égalité-fraternité. Un miroir aux alouettes, une tromperie perdue dans les sortilèges et autres mystifications de la société française. De là à présenter la communauté noire via le Cran, d’élément perturbateur et turbulent de la République, il n’y a qu’un pas. Or, hormis le Cran, avez-vous entendu ces noirs qui se contentent, qui, d’un strapontin, qui, d’une mission, qui encore, d’un pantouflage grossier, se solidariser avec la plainte du Cran ? Que nenni.
Alors, pas besoin de citer, ici, les noms de ces noirs médiatiques, noirs alibis, noirs existants-inexistants, planqués ici ou là, qui, dans leurs salons feutrés, qui, dans les ors de la République, qui, derrière leurs micros ou plumes et qui restent silencieux. Très silencieux. Un silence assourdissant qui en dit long sur ces gens-là. Suivez mon regard. Ils sont aux abris, plus préoccupés par leur confort personnel. Rien n’est trop beau pour eux afin d’exister, d’avoir une reconnaissance. Ce serait très dangereux pour eux, semble-t-il, d’oser dire. D’oser s’affirmer d’autant plus que leur place confortable, devrais-je dire, très confortable, leur suffit. Cynisme abscons qui fera d’eux, à court ou à moyen terme, des parias, des gens que personne, mais vraiment personne dans leur communauté ne versera aucune larme quand ils seront remerciés par le maître, leur maître…
Ainsi va la France de la frange noire. Une passementerie dont le pouvoir en place organise l’invisibilité, l’instabilité et la forfaiture. Cachés derrière leur couardise, ses leaders autoproclamés jouent à cache-cache lorsqu’un événement majeur est mis sur la place publique. Or, il faut les entendre brailler pour des colliers dits esclavagistes, un article de magazine dit raciste etc. Là, on les entend crier leur dégoût, jouer les vierges effarouchées et, comble du malheur, tout se termine toujours avec un bon zouk, un succulent soukouss ou un blues emprunté au repertoire du negro-spiritual américain, et dont on n’est incapable de s’inspirer…La pouvoir français a toujours eu pour eux, la maxime: "A l’impossible, nul n’est tenu. Balivernes…Quoi ma gueule ?