Le gars est un gars : il aime les voitures, les jeux vidéos, il n'aime pas mettre le couvert ni débarasser, il n'aime pas parler de ses sentiments, il est casse-cou et très intériorisé ; avec une vie mentale, qu'il peut vivre en parallèle de sa vie réelle. Je sais comment il fait, je fais la même chose, et mon père aussi. C'est de famille.
La fille est une fille : elle est précieuse et bavarde, elle adore les bijoux, les poupées, elle adore s'habiller en rose, elle adore se maquiller, elle trouve toujours quelque chose à dire, elle est extravertie et experte en relations publiques. Vous voulez faire connaissance avec vos nouveaux voisins ? Envoyez-là dans le jardin, le midi même ils seront chez vous pour l'apéritif.
Le gars me bat à plate couture à Trackmania. Il faut dire qu'il s'entraine durement. Il est très sensible, mais ne le lui répétez pas, il affirmerait le contraire. Je fais pareil. On fait des concours à Trackmania quand je rentre, le week-end, mais il est meilleur que moi de toutes façons.
La fille me dit toujours, quand je lui demande au téléphone qu'elle me passe son frère "attend, j'ai pas fini de parler". Et c'est vrai, elle trouve encore quelque chose à me dire. C'est un mystère pour moi, cette faculté de toujours trouver un sujet de conversation. Ca doit être féminin. Ou peut-être qu'elle tient ça de sa mère, qui le tient de la sienne, qui le tient de la sienne, qui...
Enfin voilà, le gars va avoir 8 ans cette année, et la fille 6. Je crois que c'est la première fois que je poste un billet dans lequel je ne suis en colère contre personne. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. Mais des fois, aussi, ça fait du bien d'écrire juste pour dire qu'on aime des gens. Par respect pour la poésie, et le deuil qu'elle porte en ce moment, j'ai décidé de mettre de côté pour aujourd'hui mon aigritude.