Gaston Flosse
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté, hier, vendredi, dans l’après-midi, une résolution plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser, malgré la défaite des indépendantistes aux dernières élections territoriales et des pressions de Paris. La résolution, présentée notamment par trois petits Etats du Pacifique – îles Salomon, Nauru, Tuvalu–, a été adoptée par consensus.
La France, furieuse et très remontée contre l’ONU n’a pas participé à la séance. Elle crie au loup, pleurniche et accuse. Quant au texte, il "affirme le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l’autodétermination et à l’indépendance". Les choses qui arrivent aux autres commencent à nous arriver ? Comme c’est amusant ! La France qui demande le départ du président d’un pays souverain, en l’occurrence la Syrie se rend compte finalement qu’elle ne vaut que pour des prunes sur le plan international. Pire, elle veut choisir à la place des Syriens. Après avoir trituré les résolutions 1970 et 1973 en Libye, sans sanction, croite-elle vraiment en ses propres chimères ?
De voir Paris, par la voix de Philippe Lalliot, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, déclarer:«Cette résolution est une ingérence flagrante, une absence complète de respect pour les choix démocratiques des Polynésiens, un détournement des objectifs que les Nations unies se sont fixés en matière de décolonisation», on se demande si elle pense encore à son ingérence sabre au clair, en Syrie. Bon, que la France se rassure. Parfois, le silence fait la force d’un pays. Comme la Russie, quoi. En effet, l’Assemblée générale de l’ONU ne peut faire force de loi. Même si son vote est à 100% favorable à un texte, celui-ci ne peut être assorti d’une quelconque contrainte.
Gaston Flosse est le nouveau président de la Polynésie française. N’allant pas avec le dos de la cuillère, il a accusé l’ONU d’être une… "dictature". Ah bon ? Il a été élu président de la Polynésie française, vendredi 17 mai à Papeete, par 38 voix sur 57 représentants. L’autre candidat autonomiste, Teva Rohfritsch, a obtenu 8 voix, et le candidat indépendantiste Antony Géros, vice-président sortant, 11 voix.