L’INSTANT NÉ AU BOUT DU DOIGT
est le dedans.
…
où se consume
la chose simple.
Esther Tellermann,
Encre plus rouge
il est tellement difficile de trouver
le commencement (Wittgenstein)
on n’invente pas des choses on les
accepte entre œil et fourchette
mettre les morceaux en scène, çà et là,
à attendre leurs mutations.
Autrement dit, être à la limite des choses perdues
*
soudain les choses prennent connaissance
de leurs vraies natures en célébrant
l’instant né au bout du doigt
la fourmi qui dit ceci, là, sa
façon d’être dehors
Bob* dit, nothing wiser than a moment.
*
ne me parle pas de la non-forme (qui
se trace dans la transparence de l’après-
midi) cela peut paraître une excuse
comme toute mythologie
des choses simples dédoublées dans un
mot plat, perdu dans la bouche
l’essence s’écrase, se vide
*
les choses (toujours sans majuscules)
prennent soin d’elles-mêmes selon
une vieille habitude
rétablir un fait dérivé d’un fait
comme d’un seul trait
c’est l’exploit
ce qui s’ouvre et se dédouble à perte de vue
*
il faut se tenir aux choses, s’agripper
aux indications, arriver
au presque rien
une poignée de fragments d’un
matin volumineux, début août
elle est là simplement, la vanité
2006
______________________
* Bob, Robert Creeley
Israël Eliraz, “L’instant né au bout du doigt”, in Hommages, revue NU(e), Numéro 39, Esther Tellermann, juin 2008, pp. 101-102-103.
ISRAËL ELIRAZ
Source
■ Israël Eliraz
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