Et puis Georges Moustaki est mort....

Publié le 23 mai 2013 par Noalita

Dans l'Athènes de l'Antiquité,

le métèque est un étranger libre qui réside dans la Cité.

De Moustaki à Joeystarr en passant par Akhenaton, la fierté des "métèques" !

"L´histoire des métèques et mats et du jeu d´échec" 

Je vous embrasse fort !

Le Métèque (1969)


Avec ma gueule de métèque 
De Juif errant, de pâtre grec 
Et mes cheveux aux quatre vents 
Avec mes yeux tout délavés 
Qui me donnent l'air de rêver 
Moi qui ne rêve plus souvent 
Avec mes mains de maraudeur 
De musicien et de rôdeur 
Qui ont pillé tant de jardins 
Avec ma bouche qui a bu 
Qui a embrassé et mordu 
Sans jamais assouvir sa faim 
Avec ma gueule de métèque 
De Juif errant, de pâtre grec 
De voleur et de vagabond 
Avec ma peau qui s'est frottée 
Au soleil de tous les étés 
Et tout ce qui portait jupon 
Avec mon cœur qui a su faire 
Souffrir autant qu'il a souffert 
Sans pour cela faire d'histoires 
Avec mon âme qui n'a plus 
La moindre chance de salut 
Pour éviter le purgatoire 
Avec ma gueule de métèque 
De Juif errant, de pâtre grec 
Et mes cheveux aux quatre vents 
Je viendrai, ma douce captive 
Mon âme sœur, ma source vive 
Je viendrai boire tes vingt ans 
Et je serai prince de sang 
Rêveur ou bien adolescent 
Comme il te plaira de choisir 
Et nous ferons de chaque jour 
Toute une éternité d'amour 
Que nous vivrons à en mourir 
Et nous ferons de chaque jour 
Toute une éternité d'amour 
Que nous vivrons à en mourir
      Métèque (2006)


Avec ma gueule de métèque 
Ma ganache de nègre errant 
Toujours aussi réfractaire à vouloir rentrer dans le rang 
Avec vous je serai franc, franc au possible 
Dans l’rang impossible votre morale au crible 
Qu'on me déleste de mon ego 
Ça me rend psycho, j'sors les crocs 
Ça me rend psycho dans mon flow et là il y a plus d'idéaux 
Et donc je deviens accro à la suffisance, la violence 
Et là vous brave gens, ah c'en est trop 
Avec ma gueule de métèque mon œil de prédateur 
En phase avec son temps, j’ai poussé sans tuteur 
Poussé comme une mauvaise herbe 
Comme un môme croate ou serbe 
Qu’on me dit que mon attitude fout la gerbe 
C’est la merde, c’est la merde 
Avec ma gueule de métèque rafistolée qui s'est bastonné 
A qui on a tout pris tout volé si peu donné 
J’ai pris des branlées par un père déserteur 
Au point d’espérer qu'en enfer il y ait du bonheur 
La perception atrophiée 
Et c’est pas votre moralité qui m'a habillé 
Parce qu’anormal est l’isolement dans lequel j'ai pu nager 
Dans lequel on m'a plongé 
Auquel personne n'a jamais voulu rien changer 
Avec ma gueule de métèque abreuvé par la passion 
Mon sacerdoce est ma mission et si récompense il y a 
Mon cœur me guide au trépas 
Rien est acquis j’ai toujours appris 
Ca m'inquiète pas 
Avec mon air aigri amer, galbé comme un fil de fer 
Affûté pour la guerre j’roule pour la maison mère 
Avec ma gueule j’fais belek 
J'ai pas une ganache de dieu grec 
Il est possible qu'on m'arrête ou par erreur qu'on m'affrète 
Avec ma bouche qui a trop bu mon air obtus qui pue la rue 
Cette façon d’être à raffut et en même temps d'être à la rue 
Avec mes yeux tout délavés qui me donnent l'air de rêver 
Avec mes rêves de délinquant 
Mes coups d’sang incessants 
Avec ma gueule de métèque 
Héritière dune souffrance lointaine 
J’veux pas finir en victime ni même finir à Fresnes 
Avec son visage ses yeux verts 
Tout me rapproche de ma mère 
Tout m'éloigne de mon père grâce à qui j'ai ce goût amer