Le journal de Sylvie 35

Publié le 14 avril 2008 par Helenp

Le temps passe et je me dis qu’il me reste encore bien à apprendre, à mettre en doute, à mettre en ordre.
Il m’arrive de lire sans que mon attention ne s’arrête vraiment sur les mots, de me promener sans spécialement faire attention à ce qui m’entoure, préoccupée, l’esprit ailleurs, des pensées plein la tête.
Je pense souvent à la phrase de Jean Jaurès qui disait “la mort n’est qu’un déplacement d’existence”……pouvant passer d’un état d’indisposition en état d’angoisse difficilement supportable, je médite beaucoup sur le sujet de la vie, de la mort et je veux croire que l’amour entre deux êtres persiste.
J’ai le coeur d’une femme, les émotions et les mots pour m’exprimer.
Les gens arrivent à dire : “il y a plus d’un an déjà Sylvie et tu vas refaire ta vie……….”
Ce n’est pas une discussion, si je ne peux évoquer l’amour, le décès de l’être que j’aime, les moments partagés; ça devient tout simplement le monologue de personnes qui pensent à ma place.
En ce qui me concerne, ça devient quasi indécent de voir leur comportement comme si rien n’avait existé véritablement à leurs yeux. Je crois que le temps gomme les souvenirs pour ceux qui ont peur.
De quelle nouvelle vie, de quel nouveau départ parlent-ils? Savent-ils au moins ce que je ressens? Savent-ils de ce que j’ai envie?
Sotte supercherie que serait celle de faire semblant! Je ne joue pas, je dis, j’écris, j’explique tout simplement.
Personne n’ose alors formuler, préciser leur idée. Je sais bien qu’ils parlent d’amour, de relation mais je ne suis pas prête à partager de tels sentiments pour l’instant.
J’ai ma famille (même s’ils sont loin physiquement), mes amis, mes collègues, mon petit chien et tous occupent mon quotidien divinement.
Il est certain que Michel a été mon pilier, m’apportant la stabilité; mon repère rassurant.
J’apprends à avoir du recul sur certains évènements, ce qui m’aide à obtenir une certaine forme de sagesse.
Je repense aux heures passées auprès de Michel. Nous modulions nos emplois du temps afin de partager nos meilleurs moments. Rôle essentiel de deux êtres qui s’aiment. Respect aussi des valeurs.
Sécurité affective? Peut-être, certainement d’ailleurs mais surtout partage d’émotions, de discussion, de confidences.
Les cours de sophrologie me manquent. J’y trouvais une détente physique et mentale, écoutant les paroles de Clotilde.
Douces paroles murmurées dans une semi pénombre facilitant la réception avec mes ressentis. Tout mon corps se détendait alors et je respirais plus sereinement, en ressentais une satisfaction profonde, un bien être réel.
J’en ressortais avec des réponses aux questions que j’aurais peiné à trouver seule. Je revenais de ces séances rassérénée, forte de volonté.
J’ai pu confier à Clotilde des choses, des moments de ma vie que je n’aurais communiqué à personne d’autre……..le courant passait!
Autre sensation de bien-être : la présence de Junior notre Dalmatien. Je comprends mieux qu’il puisse exister et se développer des thérapies incluant le contact entre les animaux, les enfants et les personnes âgées souffrants de divers problèmes, troubles et trouvant l’apaisement ne serait-ce qu’en s’occupant ou en caressant un animal!
Junior est l’un des meilleurs anxiolytique; qui m’aide souvent à combattre ma mélancolie et me force à sortir pour de longues promenades, à jouer, à manger et chose qu’il adore : mettre et écouter de la musique!
Echange, partage d’affection, de tendresse entre une merveilleuse boule de poils canine et un être humain.

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