Pour l’éternité!!!!!!!!!!!
T’es juste assez grand, juste assez large, juste assez profond
Tu sens l’humidité
T’es sale
J’te soupçonne même d’avoir des bebittes
Le pire c’est que ça m’excite
Ça veut dire que t’es vivant
Que tu grouilles de vie
De vers
J’ai envie de te pénétrer avec mes doigts
De te planter avec toutes sortes d’instruments
Pis à la fin, à la toute fin, avant que tu meures de ta toute petite mort
J’vas t’manger…!
Je t’aime, je t’aime, je t’aime!!!
J’vas te dédier ma vie entière
Je suis ta prêtresse de la fertilité
Je t’ai enduit d’algues grouillantes
J’y superposerai du fumier de mouton à défaut de t’en sacrifier un
Et quand monsieur Ti-Noré t’aura labouré
Je me roulerai nue dans ta terre sanctifiée
J’vas faire l’amour à ta surface pour que mes enfants aient le pouce vert!
J’vas faire rouvrir mon testament pour que sous toi on m’enterre
Je t’aime, je t’aime, je t’aime!!!
J’aime tes poireaux, j’aime tes choux, j’aime tes tomates, j’aime même tes concombres rabougris
Je t’aime quand j’suis à quatre pattes sur toi pendant des heures sous le soleil de juillet pour t’épiler de tes mauvaises herbes, pendant que la sueur me coule entre les fesses
Je t’aime quand j’sers de party de sandwich pas de croûte aux mouches noirs qui reviennent d’un enterrement
Je t’aime quand je me transforme en hélicoptère hystérique à cause des taons
J’pourrais tout te pardonner parce que je te suis redevable
Tu m’as permis de survivre à une horrible peine d’amour
Tu me donnes des raisons de passer du temps avec papa
Tu me rends intéressante sur instagram
J’ai révolutionné les photos de bouffe en prenant des photos de future bouffe!
D’ailleurs c’est tu voulu que tes pousses de rhubarbes ressemblent à des clitoris luisants mon p’tit coquin!!?
Je t’aime, je t’aime, je t’aime!!!
Sans toi je passe l’hiver à soupirer devant la fenêtre
Comme une femme de bucheron qui attendrait son homme
Pis quand le printemps arrive, j’mangerais d’la terre tellement j’ai envie de toi
Je passe l’été à te caresser, te sarcler, te titiller, t’abreuver
Pis rendu à l’automne quand je te croque enfin
Ça explose dans ma bouche, ça goûte le soleil pis les tomates
À la brunante, pendant que je cueille tes petits pois tu recueilles mes confidences
J’suis pas folle de te parler
Je le sais que t’es vivant
Tu respires
Tu expires
Tu soupires
J’pense même t’avoir déjà entendu jouir
Entre nous deux y’aura jamais de panne de désir
Je t’aime, je t’aime, je t’aime!
Parce que tu me fais m’sentir comme une fée
Gamine, fébrile, un brin lubrique
Avec la vie au bout des m’doigts