Les prières de rues musulmanes et les biens pensants. La récupération politique des deux éléments !

Publié le 02 juin 2013 par Menye Alain

Par Serge Charbonneau, Québec, à 18:24

Êtes-vous pour les prières de rues musulmanes ?

Dans nos sociétés de plus en plus "multi-ethniques", multi-culturelles et bien évidemment multi-religieuses…

La séparation des églises et de l’État devient-elle de plus en plus importante si l’on veut vivre dans une société où les règles sont les mêmes pour tous ?

Ou est-ce que l’État doit favoriser les "ghettos" en octroyant des "accommodements" pour que chaque communauté vive à l’intérieur de ses frontières de quartier selon l’expression de sa religion ?

Les musulmans pourraient prier dans la rue, les catholiques faire des processions et les juifs pourraient avoir des parcs ou les hommes et les femmes ne se mélangent pas trop et où leurs enfants ne risqueraient pas d’être "contaminés" par des enfants issus de parents impurs ?

L’État devrait-il favoriser le communautarisme ?

(Non pas le travail communautaire, mais bien les quartiers fortement homogènes un peu à l’exemple du Liban comme le décrit éloquemment ce clip de 70 secondes qui fait réfléchir.)

Un État aux institutions laïques…  Est-ce faire preuve de xénophobie que d’en parler ?

La laïcité dite "ouverte" aux "accommodements" que l’on qualifie de raisonnables…

Des "accommodements" qui font plaisirs à certains et qui irritent certains autres…

Est-ce "raisonnable" de favoriser ainsi des tensions entre communautés?

Est-ce favorable à la bonne entente dans une société dont on voudrait qu’elle devienne une nation aux Nations «unies» (Le Québec) ?

Laïcité dite "ouverte"  accommodements dits "raisonnables" !!!

Ouverte ?  Ouverte à quoi ?  À l’ingérence du religieux dans les institutions et les politiques de l’État ?

Raisonnables ?   Pourquoi raisonnables ?   Pour donner l’impression hypocrite que les privilèges ou les passe-droits obtenus à travers cesdits accommodements n’irritent pas ceux qui ne partagent pas ces vues religieuses ?

Est-ce pour se draper du costume de la bonne conscience, un costume toujours assez guindé et difficile à porter longtemps parce qu’il cache souvent une sorte d’hypocrisie publique crasse qui finit parfois par favoriser des gestes privés répréhensibles, des débordements souvent violents lorsque le costume devient insupportable ?

Pays homogènes ou Pays mosaïque morcelés ?

Peut-on parler de la nation libanaise ?

Ou doit-on parler des communautés du Liban ce Pays sous tension constante?

Peut-on faire un Peuple québécois pour accéder à une volonté de vouloir l’Indépendance du Pays en favorisant les "ghettos", les communautés avec des accommodements les accommodant ?

Avec des accommodements dits "raisonnables", ces communautés se sentent-elles ainsi plus québécoises, plus françaises, plus suédoises, plus anglaises ?

Quels sont les enjeux politiques de "l’ouverture" de la laïcité, c’est-à-dire de cette porte que l’on ouvre pour que les religions puissent influencer nos lois et règlements politiques gérant notre société ?

Il est clair qu’en ouvrant cette porte, l’influence dans nos lois sera proportionnelle à la force des différentes religions.  Plus le lobby religieux de certaines confessions sera puissant plus ce lobby utilisera cette porte que l’État (notre société dans son ensemble, notre Pays) lui ouvre.  On peut se demander qui donc va gagner ?  Les musulmans, les juifs ou les catholiques ?

Combien de piscines publiques deviendront accommodantes pour la baignade ne mélangeant pas les sexes ?

Combien grande la section cachère et la section halal ?

(Cherchez dans le dictionnaire le contraire de cachère et de halal.)

L’appel à la prière émise par des minarets sera-t-elle permise dans certains quartiers alors que d’autres pourront faire sonner les cloches de leurs églises chrétiennes ?

La politique se complique lorsqu’on accommode les groupes religieux.

Peut-on dire publiquement que ces lois et ces règles "accommodantes" sont irritantes ?

Pour certains, elles peuvent devenir aussi irritantes que lorsqu’un Pays est occupé par une force étrangère imposant sa manière de vivre à une population.

Un article paru aujourd’hui (2 juin) nous parle d’un discours vieux de près de trois ans (décembre 2010).

En effet, on ressort un vieux discours de Marine Le Pen qui comparait les prières de rues musulmanes à l’Occupation !

On dit que Mme Le Pen risque de perdre son immunité parlementaire de députée européenne !

Remettre en question l’ouverture accommodante religieuse c’est semble-t-il faire preuve de xénophobie, de racisme, de "fermeture" répréhensible.

Paradoxalement, on constate l’affaire Merah ou les bombes de "loups solitaires islamistes" comme celle, « dit-on », de Boston !

On constate la tuerie de Breivik !

On constate la violence de Suède qui ressemble à celles vécues en France en 2005.

Une violence qui nous vient des ghettos, des groupes d’immigrants défavorisés et mal intégrés dans leur société d’accueil.

Ces défavorisés qui ne sont souvent pas du tout "immigrants", mais qui ont vécu toute leur vie dans leur vase clos du ghetto, musulman, noir, magrébin, tchétchène, ou autres.  Chômage, pauvreté, crise, des gouttes qui font déborder leur vase et lorsqu’on n’a plus rien à perdre, on exprime sa violence refoulée depuis toutes ces années d’exclusions.  Chômage, pauvreté, exclusion: la bouée de sauvetage est souvent religieuse.  Un terreau fertile au développement de l’intégrisme voire de l’extrémisme religieux.

Ces problèmes de ghettos et de religions sont des problèmes sociaux sérieux et même menaçants.

Doit-on retirer l’immunité parlementaire de députée à Mme Le Pen ?

Ou doit-on aborder ce thème des ghettos et du morcèlement de nos sociétés en groupes "accommodés" ?

Est-ce préférable d’employer des mots qui choquent par leur image servant à illustrer le degré de l’importance du thème ou doit-on interdire tout discours ne respectant pas les règles d’or de la langue de bois ?

Serait-il temps de parler «franchement» et clairement, sans avoir peur des images et des mots qui offusquent l’hypocrisie bien pensante, des violences que l’on favorise maladroitement, violences qui sommeillent dans nos sociétés et qui peuvent exploser sans que l’on s’y attende !

Plutôt que de la "menacer" de lui retirer son immunité parlementaire de députée et par le fait même son droit de parole, on devrait peut-être plutôt remercier Mme Le Pen de donner une importance adéquate à ces problèmes sociaux qui minent sérieusement notre tissu social et sont une source de violence notable.

Serge Charbonneau

Québec