Magazine Journal intime

SEP à Vitré

Publié le 22 avril 2008 par Pat La Fourmi

Franchises médicales : les malades en colère

Des malades, médecins et personnes handicapées se mobilisent en ce moment contre les franchises médicales. Pourquoi ?

« On peut peut-être croire que 50 € ne représentent rien dans le budget annuel mais quand on vit avec 700 ou 800 € par mois c'est beaucoup ! » Ancien instituteur spécialisé, François Maillet s'inquiète pour les personnes handicapées et tous les malades. Il tient à se mobiliser contre les franchises médicales.

Depuis deux ans, François Maillet souffre d'une invalidité progressive. Une sclérose en plaque qui l'empêche d'aller travailler. « Je prends une quantité de médicaments tous les jours, le matin, le midi, le soir et avant de dormir. Des antidouleurs, des médicaments pour lutter contre la fatigue, et j'en passe. J'atteins très vite la limite des 50 euros.»

Une ordonnance impressionnante qui n'est pas propre à François mais à tous les malades chroniques. D'où l'indignation des patients et de leurs médecins. Jean-Luc Pontis, médecin généraliste à Vitré explique : « On se rend compte que les franchises médicales ont été instituées de façon maladroite car elles ciblent les malades. Ce sont les affections de longues durées qui sont concernées. Ils n'achètent pas 4 à 5 boîtes de médicaments pour le plaisir ! Il ne s'agit pas de consommateurs mais de malades. »

François se justifie : « Les médicaments sont là pour m'aider à survivre. Il ne s'agit pas d'un confort, je vais vivre avec toute ma vie. » Après avoir travaillé 20 ans auprès d'enfants handicapés, il s'inquiète pour ces familles aux modestes revenus et pour les personnes seules.

Antoinette Lepage, atteinte d'un cancer a du mal à contenir sa colère : « Je suis horrifiée qu'on fasse payer le trou de la Sécu aux malades. Pourquoi a-t-on baissé certains impôts alors ? Et cette retraitée de déballer son sac: Mais puisque nous coûtons à la Sécu, il est normal que nous soyons pénalisés. Pour douze séances de chimio, c'est un, deux, ou trois euros, à chaque analyse de sang, suivant le bilan demandé. Et 2 € à chaque voyage en ambulance sans doute pour le plaisir; 1€ à chaque imagerie; 0,50 € sur chaque boîte de remède. Honnêtement, vous ne pensez pas que l'on se fout de nous? » Avec un ami, elle s'est amusée à compter: 32 € en plus sur la feuille de soins depuis le mois de janvier.

Pour le médecin, le modèle d'égalité des soins de la Sécu semble ici compromise. Au quotidien, le généraliste constate que des gens au revenu minimum ont du mal à rajouter 1 € sur chaque consultation plus les 50 centimes d'euros par boîte de médicaments. Et certains ne prennent pas toutes les boîtes, arrivés chez le pharmacien. « Quatre euros ça joue sur un petit budget. Certes, il n'y a pas de solution miracle, mais une adaptation en fonction des revenus serait le minimum. » Le médecin rappelle aussi que toutes ces pathologies sont « le propre d'une société qui vieillit. Il ne faut pas oublier que l'on vit dix ans de plus, donc on consomme plus longtemps et ça coûte plus cher. »

Virginie MAYET.Ouest-France


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