Ce n’est pas la première fois que j’y fais référence mais je me délecte à éplucher le catalogue de Temps L régulièrement glissé dans ma boîte aux lettres. Exception qui confirme la règle, c’est la seule publication publicitaire qui m’enchante et dont j’accepte la présence dans mon courrier.
L’ouvrir c’est pénétrer dans l’antre du concours Lépine, repaire de tous les inventeurs et Géo Trouvetout de la planète. Ici l’imagination n’a pas de limites, du malin au ridicule, l’esprit humain dévoile toutes ses facettes. Objets incongrus résolvant vos problèmes les plus extravagants, mêmes ceux auxquels on n’avait jamais pensé, chaque page du catalogue est prétexte à s’émerveiller, se gausser, écarquiller ses mirettes au maximum. Aujourd’hui je viens d’y dénicher un accessoire indispensable pour vos WC.
Il s’agit d’une armature légère permettant de transformer le siège des toilettes en fauteuil, avec des accoudoirs ayant aussi pour utilité de vous faciliter la manœuvre quand vous voulez vous asseoir ou vous relever. Mais en plus, et c’est là ce qui m’intrigue le plus, il est prévu un porte-revues afin d’y glisser votre lecture du moment.
Sans vouloir entrer dans le scatologique pour le plaisir, voilà un sujet qui me turlupine depuis bien longtemps. Il est donc convenu, par tous ou du moins par beaucoup, qu’on lise quand on va aux toilettes. Je lis énormément et je vais aux chiottes régulièrement, deux activités pratiquées depuis ma plus tendre enfance, pourtant jamais je n’ai combiné les deux actions. D’ailleurs, je n’en comprends pas vraiment le mécanisme.
Je ne vais « à la chose » que lorsque le besoin s’en fait sentir (sic !) et donc je ne m’éternise pas particulièrement dans l’endroit. Et si j’y traîne, c’est que je suis très accaparé par mon affaire, sans entrer plus dans les détails. D’où l’inutilité pour moi, d’avoir de la lecture à portée de main durant ces instants intimes.
J’en déduis donc, à contrario, qu’il en est qui vont au trône sans urgence particulière, prenant les toilettes pour une salle d’’attente et qu’ici comme chez le médecin, il est logique de faire passer le temps en bouquinant jusqu’à ce que votre tour arrive. Pourquoi procéder ainsi, c’est un mystère pour moi. On ne parle jamais assez de ces choses de la vie avec ses voisins ou collègues de bureau, pourtant j’aurais tant de questions à poser.
Par exemple, quand vous avez terminé votre lecture et que votre « tour » n’est pas venu, que faites-vous ? Vous regardez votre montre ou consultez vos tweets sur votre portable, ou bien ressortez-vous des WC pour libérer la place et attendre un moment plus favorable ? Ou bien au contraire, si votre « tour » arrive et que vous êtes plongé au cœur d’un article palpitant, comment réagissez-vous ?
Encore que pour ce dernier cas, et à la réflexion, je pense avoir l’explication. Il serait contreproductif de lire un journal ou bouquin passionnant dans les toilettes, au contraire, l’idéal serait plutôt de s’attaquer à une lecture particulièrement chiante ! Ce qui annule ipso facto mon interrogation.