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Pauvre mois de mai

Publié le 06 juin 2013 par Journalvernois

Voilà bien longtemps que je n’ai pas écrit d’article. J’estimais n’avoir rien de nouveau, rien de significatif à raconter. Mais là je ne peux pas passer à côté de ce printemps pourri, de ce mois de mai affreux. Nous avons vécu une météo rarement vue qui a fait la une des médias, désorganisé la vie de chacun ,handicapé l’agriculture, désespéré les jardiniers, entretenu la morosité. Ici aussi le mauvais temps m’a causé bien des tracas.

LA CRUE de l’ARROUX

Avril a été bien arrosé et ses derniers jours ont apporté beaucoup d’eau. La rivière coule déjà à ras bord. Le premier mai de grosses pluie tombent sans discontinuer, les prés sont sous l’eau qui ne s’écoule plus, même le ruisseau déborde. Pratiquement toute mes bêtes sont sur les prés qui bordent l’Arroux. L’après-midi je décide de les enlever. Depuis le temps, j’ai l’habitude, je vois bien que la crue est inexorable et qu’elle sera importante, les prés seront envahis.
Je remplis de farine la caisse du quad et c’est sous une pluie battante que je pars au devant des vaches. J’évolue dans des prés déjà couverts en grande partie d’une eau que les rigoles et les fossés n’arrivent plus à avaler. Je dois faire très attention à ne pas rouler n’importe où. A la vue du seau de farine, les plus gourmandes me suivent bien mais les autres sont plus récalcitrantes; les veaux, effrayés par toute cette eau renâclent mais avec un peu d’effort et d’énervement j’arrive à faire passer tout le monde dans un pré contigu. Là le troupeau sera en sécurité. Même si l’eau monte beaucoup ce pré n’est jamais totalement submergé.
Pour le 2ème lot, dans le grand pré, c’est plus facile. Il pleut un peu moins fort. Les vaches que les veaux ne quittent pas me suivent tout en se disputant la farine dans la caisse du quad. Sans qu’elles ne s’en rendent compte je les attire dans le parc. De là, je les envoie sur un pré vide, loin de la rivière, mais destiné à être fauché en été pour faire du foin. Je me doute bien qu’elles vont faire du dégât avec leurs pattes mais je n’ai pas d’autre solution.
Dans le 3ème pré, la cartelars, ce sont des génisse qui séjournent. La pluie a cessé. Elles sont douces et gourmandes de farine. aucun problème pour les amener au pas de charge dans le parc. Celles là vont passer quelque jours à l’étable.
Le soir je rentre l’esprit tranquille. J’ai pu, en quelques heures, seul, mettre mes animaux en sécurité, ce qui n’a pas été le cas dans certaines exploitations riveraines de l’Arroux. C’est dans ces conditions que j’apprécie vraiment le quad. On aurait dit un hors-bord tellement il levait des gerbes d’eau
Les pluies ont continué. La rivière a commencé à inonder le lendemain. La crue a atteint son paroxysme le 3 mai, couvrant une bonne surface de mes prés comme des centaines d’hectares dans la région mais aussi une partie de la ville d’Etang sur Arroux. Souci supplémentaire, j’ai du bois de chauffage coupé cet hiver, en attente d’être amené à la ferme, dans un des prés inondables pourtant loin du lit de la rivière. Le matin du 3, quand j’ai vu l’ampleur de l’inondation,rare en cette saison, j’ai bien cru que tout (25 stères) allait être parti. En fait, non. J’ai pu me rendre sur place en passant par le pré du voisin, en quad là encore avec piquets masse, cordes, sangles à cliquet. C’est dans l’eau jusqu’aux genoux que j’ai arrimé mes piles de bois au sol (comme sur la photo). Du coup, seules les grosses billes pas empilées ni attachées sont parties emportées par le courant. Heureusement celui-ci les a déposées plus loin,stoppées par une haie.Mon intervention a été fructueuse Je ne pense pas en avoir trop perdu.
Les jours suivants la rivière s’est retirée doucement découvrant les prés. Je n’étais pas au bout de mes peines pour autant. Les clôture ont été endommagées et pendant une bonne huitaine de jours les vaches n’ont pas voulu brouter l’herbe qui avait été submergée; Elles ont dû se nourrir sur une surface restreinte, dégradant fortement le sol de leurs sabots. La moindre pluie faisait remonter ruisseaux et fossés, entretenait une humidité très importante et la persistance d’eau sous-jacente. Avec les température anormalement basses pour la saison les bêtes ont passé une sale période. Heureusement je n’ai pas eu de pertes à déplorer, un seul veau a dû passer quelques jours à l’écurie.
Aujourd’hui il a fait beau et chaud, nous allons peut-être connaître un temps plus clément Mais le dernier week-end de mai, au petit matin on découvrait Uchon (680m d’altitude) blanc de neige et le lendemain on subissait une bonne gelée. Je crois que l’on va vraiment se souvenir de ce mois de mai 2013.

A Bientôt


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