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RIP Pierre Mauroy

Publié le 07 juin 2013 par Despasperdus

L'ancien Premier ministre (1981-1984) de François Mitterrand est mort à l'âge de 84 ans. Il incarna l'espoir de changer la vie puis la désillusion.

Pierre Mauroy symbolise cette gauche qui a fait - sans le dire - son Bad Godesberg. Après avoir impulsé une politique de gauche de conquêtes sociales, de relance de l'industrie et du contrôle de la finance, il prit le tournant de la rigueur en obéissant aux recommandations de Bruxelles.

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Trente ans plus tard, le choix de rester dans le SME et de contribuer à l'édification de l'Europe néo-libérale du grand marché à la concurrence libre et non faussée et du dumping social, constitue probablement la plus grande faute politique de cette gauche-là.

Cette gauche qui ne s'était pas vraiment préparée à affronter le patronat, la droite, les médias dominants et surtout la commission Bruxelles, et qui fut probablement désorientée, écartelée entre Jaurès et Delors, et tiraillée entre le socialisme historique et le social-libéralisme, comme un soir de Congrès à Rennes où Pierre Mauroy s'est retrouvé seul à la tribune, une rose fanée à la main.

Il fut l'un des premiers socialistes à passer de la lutte des classes à la lutte contre l'inflation, de changer la vie à respecter les dogmes néo-libéraux. Emblématique également de la dérive notabiliaire du PS, élu quasiment à vie grâce au cumul des mandats (élu de 1967 à 2011).

En ces temps-là, au milieu des années 80, il était encore possible de chercher quelque excuse au PS : l'isolement de la France, le dénigrement des idées keynésiennes, la domination récente de l'idéologie néo-libérale, le leadership de Reagan et Thatcher, la croyance vaine d'une parenthèse de rigueur avant de renouer avec une politique de gauche...

Mais aujourd'hui, le PS et EELV n'ont plus aucune excuse à poursuive l'austérité qui élimine un à un tous les droits sociaux arrachés au patronat par le mouvement ouvrier .


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