Magazine

Le prince d'été

Publié le 08 juin 2013 par Lael69
Le prince d'étéAlaya Dawn Johnson
Robert Laffont
Collection R
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Paola Appelius
Paru en Mars 2013
435 pages
17,90 euros
Roman ados à partir de 14/15 ans
Thèmes : Dystopie, Sacrifice, Amour, Société
Quatrième de couverture : Il y a quatre cents ans, le monde tel que nous le connaissons a connu une fin tragique. Désormais, sur la côte de ce que l’on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmares Três. La Reine ne cède le pouvoir à un homme qu’une fois tous les cinq ans, à un Prince d’été dont l’histoire enfiévrera la cité le temps d’une année. Pour June Costa, la vie n’est qu’art. Ses œuvres géniales – des peintures murales aux hologrammes, en passant par des tatouages lumineux – impressionnent, voire irritent ses professeurs tout autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine pour jouir d’une célébrité instantanée et de tous les privilèges qui vont avec. Un rêve qu’elle n’avait jamais remis en question… jusqu’à ce qu’elle rencontre Enki. Fraîchement élu Prince d’été, Enki est le garçon dont tout le monde parle à Palmares Três. Mais lorsque June le regarde, elle voit plus loin que ses fascinants yeux d’ambre et sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total, comme elle. Ensemble, June et Enki décident alors de créer un chef-d’œuvre qui restera gravé à jamais dans les annales de Palmares Três, attisant la flamme rebelle qui se lève contre les restrictions anti-technologie qu’impose le gouvernement matriarcal. Mais June va bientôt tomber profondément et tragiquement amoureuse d’Enki… Or, à l’instar de tous les Princes d’été qui l’ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.
Ce roman m'a beaucoup surpris. Tout d'abord par son cadre géographique : réminiscence d'un Brésil dystopique, futuriste et imaginaire ancré dans un contexte post-apocalyptique où la technologie et l'art côtoient et s'enrichissent du métissage culturel africain des pays lusophones. Surprenant aussi par son côté clairement engagé et affiché : le féminisme, le pouvoir aux femmes et l'apogée d'une structure dite matriarcale où la liberté sexuelle est tolérée. Le tout se radicalisant avec le choix d'un Prince d'été qui règnera pendant un an aux côtés de la Reine Oreste et dont la fin sera la mort inévitable. Il y a une grande originalité dans l'intrigue et dans le propos qui rend ce roman curieux, passionné, animé d'un souffle exceptionnel : celui de la Jeunesse, de l'Art, de la Beauté et de l'Amour. Intéressant également parce que l'auteure met en avant une société ancestrale, fondée sur des valeurs, des traditions (rites sacrés, fêtes, danses) mais ultra-moderne, suréquipée en matière de nano-technologies et modifications du corps et des émotions. Cela rend l'intrigue plus complexe et offre à la ville Palmares Três un aspect symbolique et énigmatique.Inédit, exotique, on peut voir dans le Prince d'été, plus qu'un roman young adults. C'est un hymne explosif à l'art sous toutes ses formes et aux émotions qu'il inspire. Car l'héroïne de cette histoire, est June, une jeune artiste qui se bat pour sa passion, pleine de fougue, amoureuse d'Enki, le roi d'été. Il y a d'excellentes idées, bien maîtrisées, et l'auteure fait passer un message intéressant, loin de la facilité ou du politiquement correct, même si je suis perplexe d'un tel choix. En effet, le roman évoque la liberté sexuelle, la possibilité et la tolérance envers l'homosexualité ou la polygamie. C'est un choix assez curieux lorsqu'on sait que le public visé reste des adolescents. Finalement l'auteure décrit une société hors normes, qui n'a aucun tabou sexuel, assez agressive en soi reposant sur la notion de sacrifice, de la loyauté, de la royauté. Pour ma part, j'ai aimé toutes les idées nouvelles qui entourent l'intrigue. Par contre je n'ai vraiment pas accroché aux personnages, ni à l'héroïne. Ce n'est donc pas un roman attachant mais plutôt un roman révolutionnaire, rebelle, percutant, plein de fougue et de jouissances! Une lecture agréable et divertissante parce que l'écriture est visuelle, diversifiée, rythmée et intelligente. Un bon moment à passer, riche en découvertes d'un univers culturellement, socialement et esthétiquement magnifique.
Merci à toute l'équipe de la collection R.

Retour à La Une de Logo Paperblog