Magazine Journal intime

Autobiographie d'une courgette – Gilles Paris

Publié le 08 juin 2013 par Anaïs Valente

"Le dimanche, on lit au lit, et le samedi aussi".

Ce livre à la couleur du citron est paru il y a plus de dix ans déjà.  Fort de ses 150.000 exemplaires vendus, le revoici en version améliorée, avec interview de l'auteur, infos utiles et petits exercices à la fin, puisqu'il est également destiné aux adolescents.

Moi chuis adulte, et j'ai adoré découvrir la vie de Courgette, qui tue malencontreusement sa mère d'un coup de revolver, oups.  Bon, c'est pas drôle, je sais, tout comme la vie que menait courgette avant le drame, avec un père parti pour une poule et une mère qui ne parle qu'à son téléviseur et à ses cannettes de bière.  Et cette vie pas drôle va changer du tout au tout, puisque Courgette se retrouve placé en maison d'accueil, où il découvrira, grâce à son optimisme indécrottable, l'amitié, l'amour et, qui sait, le bonheur.

Diantre comme j'ai pleuré en lisant cet ouvrage, dès la page 30 (mais il commence réellement à la page 17, passqu'avant y'a une longue intro).  Et pourtant, immédiatement, il m'a fait penser au Petit Nicolas, avec l'émotion en plus.  Donc c'est drôle, très drôle, mais hyper touchant, tout ça parfois sur la même page.  Passer du rire aux larmes de façon incessante, en étant scotchée à ce livre, lu d'une traite, car c'est comme les M&Ms, une fois qu'on commence, on peut plus s'arrêter.

Un magnifique livre qui, l'air de rien, ouvre à la discussion et à la réflexion, à l'émotion et à l'hilarité.

Je retiendrai le plaisir de Courgette à fabriquer des cœurs ou des balles en pâtes à modeler, chez sa psy, et à les faire passer les uns pour les autres, tout espiègle qu'il est.

"Je termine mon cœur de pâte à modeler que j'offre à Camille.

Je me dis que Madame Colette n'y verra qu'une très jolie balle.

- Alors Courgette, on offre son cœur à Camille ?

- N'importe quoi, c'est une très jolie balle".


Je retiendrai la grosse patoune d'un gendarme pas comme les autres, blessé par la vie, mais plein d'amour au fond de lui. "j'attrape sa grosse main dans la mienne et je la porte à mon visage" (rhaaaa, c'est là que j'ai pleuré la première fois)

Je retiendrai qu'on peut faire pousser les fleurs avec la musique :

"Elles poussent comme des herbes folles à cause de papa qui leur fait écouter du jazz.  Elles adorent ça, le jazz.

- Je savais pas que les fleurs aimaient la musique, je dis.

- Oh si, maman elle leur mettait de la musique classique, mais là, elles poussaient bien sagement.

Et vous avez essayé le disco, je demande."

Je retiendrai cette poétique différence entre l'enfance et la vieillesse :

"(…) l'âge est comme un élastique, les enfants et les gens très âgés tirent dessus, chacun à un bout, et il finit par craquer et c'est toujours les gens âgés qui se prennent l'élastique dans la figure et après ils meurent".

Je retiendrai qu'on peut pleurer et lire tout à la fois, et que c'est bon.


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