Magazine Journal intime

Le Rêve De Diana : Pro Ana?

Publié le 22 avril 2008 par Mélina Loupia
Le Rêve De Diana : Pro Ana?Quand TF1 me laisse sur ma faim à cause de menus de soirées trop insipides, je m'empiffre d'un complément alimentaire bien pratique et à portée de chiffre. Celui de la télécommande. Je saute une rangée, je pousse mon petit doigt boudiné jusqu'à l'extrême droite et je presse délicatement le 6. Et je prends alors le train d' M6 en route. Je dois avouer que depuis quelques mois, j'ai tendance à ne me nourrir de ce grignotage plutôt que de celui auquel j'étais pourtant fidèlement attachée. Et pour poursuivre sur cette sémantique, la raison de ce changement est la mise sur la grille des programmes d'une émission de cuisine-réalité, "Un dîner presque parfait". J'aime le concept, l'horaire me convient et m'inspire, même si je ne me laisse pas duper sur les vieilles ficelles de mise en bouche avant la pub. Et pour être sûre de ne pas en rater une miette, je me cale sur la petite chaîne qui monte, qui monte à l'heure du programme précédent, tranche idéale au menu de choix réservé pour les teen-agers bourrés de comédons, de sodas, d'I-Pod, de Tektonik et de sonneries en tous genres. "Le rêve de Diana". Un banal triptique qui met en scène la peste, le beau gosse et la looseuse, les deux dernières prêtes à danser nues sur le bar pour finir dans le lit du premier. Le tout à la sauce gutturale, dans la lignée des destins de Lisa ou Bruno. Rien de bien alléchant, qui devrait se laisser regarder et ne servir qu'à ne pas louper l'entrée du dîner presque parfait. Juste à ce détail près de la mise en scène. Certainement un choix stratégique, de quoi plonger l'ado dans le rêve artistique, qu'il est peut-être logique que je ne comprenne pas. Si c'était que ça. Non seulement je ne le comprends pas, mais encore il me colle une nausée insupportable, me forçant à tous les coups à me lever d'un bond, me chopper une belle étourderie, me rasseoir, puis me relever et me diriger vers le cellier, boire mon café, penser et fumer. Car ce choix scénique réside en la façon de filmer les protagonistes, façon caméra au poing, Blair Witch style. Au final, même sans sorcellerie, l'image tangue, vire, saccade, les plans séquence ne sont coupés que quasiment ( et grâce finalement) à la page de publicités. Inutile de dire que cette façon teutonne de mettre en valeur une scène serait refusée illico presto par les créateurs des Feux de l'amour, adeptes des fondus enchaînés et flous artistiques sucrés. De quoi vomir allègrement contre les murs si le goûter avec les enfants a été un peu appuyé, surtout quand on sait que le Nutella dégobillé ne part que très difficilement sur le plâtre et la peinture. Mais je me dis que la cible adolescente y voit elle bien plus qu'un rêve d'amour, gloire et beauté, un vrai régime minceur. De là à virer boulimique ou anorexique...

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