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Un accouchement sans douleur (enfin, sans souffrance) #3

Publié le 10 juin 2013 par Evainlondon

Le 5 juillet 2011, MiniPrincesse a décidé d’arrêter de bouder pour venir voir comment c’était dehors. Le récit minute par minute (3/3).

8h32

Debout, appuyée sur la table d’accouchement, j’accompagne les vagues de contractions. « La douleur, ce n’est pas la souffrance », « on va y arriver ensemble, mon bébé », etc. Gentille Stagiaire me brumise le visage d’eau de source, Prince me tend le troisième litre de bouteille de jus d’orange, Super Sage-Femme est concentrée

8h41

Prince tâche de se rendre utile.
- Tu veux un biscuit ?
- Non.
Puis j’ajoute :
- Merci beaucoup.
Cet accouchement sera sous le signe de la politesse ou ne sera pas)

- Tu veux que je te masse le dos ?
- Non. Surtout, ne me touche pas !
Puis j’ajoute :
- S’il te plaît.

Quelques minutes s’écoulent.
- Tu es sûre que tu ne veux pas de biscuit ?
- NON !

Puis j’ajoute :
- Qu’est-ce que je suis contente que tu sois là, Prince.

8h52

- Est-ce qu’il y a quelque chose qui te retient, Eva ? me lance Super Sage-Femme.

Malgré la torpeur, je pressens que la question n’est pas de très bon augure. Je réfléchis : et dire que si j’avais décidé d’accoucher en Angleterre, je serais en train de me shooter au gaz hilarant (véridique). A part ça, rien.

8h56

- Eva, tu es sûre qu’il n’y a rien qui t’empêche de pousser ?

Ben, à part que je ne ressens toujours pas cette fameuse envie de pousser, non… Ah si, tiens :

- Si MiniPrincesse sort, je ne pourrai plus la protéger, cette petite puce…

Je ne vois pas si Prince lève les yeux au ciel (« je le savais, que ces études de psycho c’était vraiment une mauvaise idée ») ou s’il farfouille dans le troisième sac en plastique pour y chercher du chocolat (remède habituel s’il en est), mais Super Sage-Femme semble, elle, RA-VIE de ce partage de sentiments intimes.

8h57

Le travail se débloque. « Coïncidence », maintiendra Prince.

9h20

Je fournis l’effort le plus éreintant de toute ma vie (en même temps, le record était jusqu’ici détenu par les championnats de France universitaires d’aviron).

9h43

Je n’en peux plus. MiniPrincesse ne sortira donc jamais ?

9h47

Je sors de mon état de semi-conscience le temps de me faire la réflexion que Super Sage-Femme semble être à l’intérieur même de mon corps, tellement elle devine ce que je ressens.

9h48

Tiens, si elle est à l’intérieur, elle pourrait peut-être faire sortir MiniPrincesse ?

10h02

- Eva in London, c’est ta fille qui naît !

10h03

C’était peut-être une belle phrase, mais ce  n’en était pas moins de l’esbroufe. Pas l’ombre d’une MiniPrincesse.

10h05

- Assieds-toi, Eva in London je crois que tu commences à être fatiguée.

Quelle perspicacité. En tout cas, je me félicite d’avoir pu prendre le meilleur de l’Angleterre (liberté de position et accompagnement par une sage-femme) et de la France (l’hôpital français, le droit à la péri sans être jugée, et, ben, accoucher en français).

10h22

MiniPrincesse est dans mes bras. Notre fille est née !

« C’était un merveilleux accouchement », glisse doucement Gentille Stagiaire.

Elle a parfaitement raison.

Et vous, lectrices, vos impressions ?


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