» Vous savez ce que c’est, vous, partir? Quitter la seule vie qui vous a été offerte? Savoir qu’on ne va plus jamais vivre un matin ordinaire dans une odeur de café, ne plus jamais croire que tout est possible, que le bonheur est là. Ne plus jamais arriver dans une gare inconnue où vous attend un ami, ni guérir d’une grippe, ni regarder la marée basse avec un chient, tous les deux le cul sur le sable. Ni laver les joues d’un môme tout cochonné de confitures, ni rire aux larmes avec une idiote, pour un oui, pour un rien. Qu’on ne va plus jamais voir un chat tranquille fermer les yeux sur son bonheur de chat, ni sentir dans une lumière d’automne parfumée au bois brulé, à quelle point elle est belle, cette vie. Plus jamais. » Marie-Ange Guillaume
, cette citation tirée d’un livre que je recommande vraiment à tous mes amis (mes ennemis ne lisent pas) est absolument magnifique d’humanité, il s’appelle tout le cimetière en parle.
Entre la naissance et la mort, il y a vivre, cette grande aventure, parfois cette grande chiantise mais c’est bien quand même. Sans vouloir faire de la psychophilo de bazar, ce qui nous fait souffrir c’est que l’on veut, pas ce que l’on a. Mais de temps en temps, par mauvais temps justement on voudrait bien de bonnes nouvelles, alors afin d’éviter les prozac capsules, pourquoi ne pas aller sonder l’avenir, qu’on a du mal à deviner tant le présent nous parait vraiment compliqué …
Je ne sais pourquoi il y a au moins trois boutiques de bonne-avanture à Provincetown, sur commercial street on en trouve deux à la devanture très clignotante.
Toutefois je vous conseille d’aller découvrir le petit endroit The Third Eye au troisième étage du Whaler’s Warf, Carolyn Miller, installée depuis 30 ans (!), douce et raisonnable, vous serez reçu tranquillement entouré de centaines de livres, loin de tout kitsh mais tout près d’un esprit habité. C’est apaisé que vous ressortirez et à peine délesté de quelques dollars.
The Third Eye, Carolyn Miller, [email protected], 508-487-0976