On est pas bien là ? Les deux dans leur sofa, moi dans mon fauteuil. Le confort de ce petit salon privatif est parfait. Ils sont arrivés juste à l’heure, décontractés, comme s’ils venaient prendre un verre avec un pote. De mon côté, j’ai beau avoir roulé ma bosse, je n’en menais pas large. J’étais prévenu: une demi-heure avec eux, pas une de plus. J’appréhendais pas mal leur attitude. Après la campagne qu’ils ont faites, leur réponse immédiate et positive à ma proposition avait de quoi surprendre. Des années sans communiquer, juste un bout de concert par-ci, une vidéo de trente secondes par-là, le tout dans le plus grand mystère. Une interview à un média papier, histoire de consacrer le buzz. Mais là, hors timing, sur une radio, je ne voyais pas bien ce qui les pousserait à accepter. Et puis je ne voulais pas me retrouver face à deux pros du marketing, deux robots qui m’embobineraient comme un gamin de cinq ans.
Au-delà de ça, je vois débarquer deux types à la cool, qui se calent donc en face de moi. Le plus petit des deux a l’air timide, son pote, lui, a l’air plus serein. Deux/trois petites vérifications pour voir si le son fonctionne bien, et c’est parti.
Oui on est sacrément gavants avec eux, mais cette petite interview passe bien, et cet album tout autant.