Elle se tourne et se retourne. Il y a un creux au milieu du canapé. La nuit est claire. Elle a la bouche sèche. Elle se lève pour aller chercher un verre d'eau dans la cuisine. Elle sent sa présence, s'en imprègne, la retient. Elle ne peut pas dormir. Les murs, la moquette, les cendres dans la cheminée... Il est partout.
Elle fait un saut dans sa chambre. Le lit est fait, l'ordinateur éteint. Elle erre au milieu de ses affaires, caresse les livres, joue avec les bibelots. Droguée. Ca lui fait du bien et ça lui fait du mal. Elle reconnaît une serviette de bain, une chemise, un tableau. Des objets qu'elle a vus tous les jours et qu'elle avait oubliés.
Elle a du mal à respirer. Elle s'échappe. Elle retourne se coucher dans le salon. Elle voudrait rester là, pour toujours, dans ces lieux qui le connaissent. Et en même temps, sa présence est oppressante. Sournoise. Trompeuse.
"Je suis là, mais je ne suis pas là", murmurent les feuilles du fucus.