Magazine Journal intime

Ll2t 17

Publié le 23 avril 2008 par Thywanek
Il faudrait quelque chose faire avec cela,
Se dit-il.
Ce minuscule bout de fer tombé d’un mur.
Cette roue de cheval qui hennit délaissée.
Ce blanc aéronef posé sur le trottoir.
Ce grand oiseau de perle qui va s’en aller.
La rue tout juste préparée à bifurquer.
La rivière si pleine qui passe, qui passe.
Le parfum inconnu qu’il faudra retrouver.
Les boules d’heures froissées dans ce coin de chambre.
Ce goût parti si loin qui voudrait revenir.
Ce pliage alambic rangée sous le passage.
Cette liqueur de mots dans des carafes rouges.
Ces lampes allumées qui pendent des nuages.
Cette coupe de mots dans des drapures rouges.
Ces lampes habillées qui tendent les nuages.
Cette poussière à vent sur la montagne rouge.
Ces sans cesse levers qui fendent les nuages.
Cette coque immobile où tout au-dedans bouge.
Et ces rouges nuages.
Ces nuages qui bougent.
Il faudrait quelque chose dire avec cela,
Se dit-il.
Où la dent du poignard a caressé la côte.
Où les chevaux s’allongent en allant mourir.
Mourir, mourir encore un phœnix entêté.
Où l’envolé s’en va suivre de longues traines.
Où la fourche se brise d’un choix sans soupçon.
Où la rivière pleine se jette, se jette.
Où la peau s’est lavée des grises épaisseurs.
Où les heures des feuilles se cousent sans fil.
Et le goût délivré qui vient manger la bouche.
Le pinceau caressant d’un mordant clavecin.
Et les mots qui s’échappent des urnes de verres.
Cette lueur qui vient pour apprendre un jardin.
Les mots effilés en vaste toile de verre.
Cette lueur qui pleut pour suspendre un jardin.
Mots qui s’évanouissent en cages de verre.
Cette sans cesse-là à étendre un jardin.
Tout ce qu’il faut quitter ou partir à l’envers.
A l’envers des jardins
Pour des jardins de verres.
Et il faudrait aussi aimer avec cela.
Pense-t-il.
Par la trace fétiche imprimée dans la main.
La course où tout se perd aussitôt qu’on le tient.
Le brûlant fuselage, la crinière ardente,
Les épuisements vaincus par tous les départs.
Insensé sans direction sans géographie.
D’où naît, toujours d’où naît, le fleuve le plus grand.
Et l’odeur de blessure que le corps exhale.
Et le son des cavernes aux penchants dorés.
L’écorchure à en faire sur le dos du temps.
Pour le cœur répandu sur la route infinie.
Les fortunes des nuits englouties par les jours.
Les brûlantes fiertés des mendiants éternels.
Les fortunes des mers qui parcourent les jours.
Les brûlantes semées des patients éternels.
Les fortunes de vies dont à besoin le jour.
Les brûlantes sans cesse portes éternelles.
Ce qu’il faut pour loger un gramme d’infini.
De l’éternel sans jour
Au jour nul éternel.

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