L’été est tardif, la pluie gronde, on sent qu’on va passer juillet sous la couette avec un bouquin, alors pourquoi ne pas se préparer dès maintenant et découvrir « Autre monde » une saga oscillant entre science fiction et heroic fantasy. En effet, il y a peu, sortait « OZ », cinquième tome de la saga « Autre Monde » de Maxime Chattam, l’occasion donc de découvrir ou de redécouvrir cette série, et plus particulièrement son premier cycle.
En 2008, Chattam, plus habitué aux sombres thrillers paranoïaques – l’excellent Arcanes du Chaos en tête de liste –, qu’à l’heroic fantasy, sort le premier tome de la saga, « L’alliance des trois ». Le roman, commençant dans une des villes fétiches de son auteur, New York, se profile comme la plupart des romans de Chattam. Les personnages se mettent en place rapidement, du fantastique, qu’on peut imaginer tronqué comme c’est souvent le cas dans les thrillers de Chattam, est semé, l’ambiance anxiogène englobe les pages, bref, c’est du Maxime (l’auteur, pas le restaurant). La présence d’enfants au centre de la narration n’est d’ailleurs pas sans rappeler le « Cinquième règne ».
"Là, c’est un restaurant"
Mais à peine le premier chapitre terminé on plonge dans un autre monde (oui je sais elle est facile celle-là). Exit le thriller, on comprend vite qu’on aborde un tout nouvel univers, à l’instar d’un « Seigneur des Anneaux » ou d’un « Harry Potter » le décors prend la première place dans l’intrigue, laissant parfois même les héros de côté. Scarabées fluorescents, araignées géantes, végétation luxuriante, mutant, folie collective. Dans cette ambiance, entre le monde postapocalyptique et le moyen âge façon George R. Martin, Chattam dissémine les clefs de compréhensions ici et là, nous promettant ainsi une longue saga pleine d’aventures et de mystères avant d’être complètement familiarisé avec son univers. À l’instar de ses héros, qui découvrent en même temps que nous les tenants et aboutissants de cet étrange monde.
"Là, un auteur à succès et également un criminologue"
Il faut néanmoins rappeler que Maxime Chattam n’est ni Tolkien, ni Martin. Là où ces deux auteurs frisent le style Zola avec leurs longues descriptions, nécessaires à l’appréhension de leurs sphères, Chattam prime toujours sur l’action. Ce point doit être, je pense, souligné. Le style Chattam est très fluide, l’action toujours omniprésente, les cliffhangers s’enchaînent à chaque chapitre, torturant le lecteur et le privant de sommeil tant on retarde le moment de lâcher le livre et de se résigner à dormir. Ce traitement du livre se trouve être très cinématographique –l’auteur l’avoue à demi-mots, proposant même une liste de musiques d’ambiance qu’il écouta lui-même lors de l’élaboration des livres. Ambiance cinématographique que l’on retrouve également dans les nombreuses références à de grands films. Il faut donc très peu de temps pour lire un ouvrage de Chattam, la lecture passant presque comme un film sous nos yeux.
Un nouvel exercice pour l’auteur ?
Ce style colle parfaitement à son style de prédilection, le thriller. Est ce toujours le cas avec l’ heroic fantasy ? Il est clair que décrire un univers original est une tâche ardue, que celui qui n’a jamais voulu sauter des pages dans les œuvres de Tolkien me jette la première pierre. L’auteur d’ heroic fantasy se perd parfois à vouloir tout expliquer en un chapitre, laissant l’action et l’intrigue de côté, transformant son roman en codex. C’est une chose propre à ce style, il en faut pour tous les goûts, et certains n’imagine pas un bon H.F sans cette particularité.
L’action n’est jamais négligée
Et c’est ici que le bât blesse, car Chattam fidèle à lui-même ne néglige pas l’action au profit du descriptif. Ainsi nous naviguons dans ce monde en compagnie de ses personnages avec une déconcertante facilité. Le livre laissant souvent notre imagination faire une grosse part du travail. Personnellement j’adore ! Mais il est vrai que parfois, ce manque de description peut en rebuter certain, et même entacher l’action, n’ayant, par exemple, pas compris parfaitement la structure d’une ville (c’est peut-être moi qui suis stupide aussi me direz-vous!).
C’est ne pourtant qu’un détail, et cela ne doit absolument pas vous empêcher de vous ruer dans votre librairie la plus proche pour vous procurer les tomes (dans l’ordre c’est mieux) de la saga « Autre Monde ». En définitive, du très lourd, on attend avec impatience la suite !
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