[IL RESTAIT DANS LA LUMIÈRE DES GRANDES VOILES AFFALÉES]
Il restait dans la lumière des grandes voiles affalées sous les yeux déchirés de l’enfance, des pâturages blanchis de sel où fauchaient les lames grisantes de la mémoire,
le ressac des heures souterraines bercées par les mains de la tristesse. Et la tristesse était une tumeur dans la poitrine des maisons froides.
J’entendais les douleurs muettes
et l’inquiétude tapie dans la mutité.
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cela ressemble à une plaque de silence qui se retourne ; on est dedans, on y entre, on en ressort ; jamais tout à fait dedans, jamais tout à fait dehors ; peut-être ne reste-t-il que la surface où l’on se tait, où l’embarras de la parole s’éloigne ; qu’il fallait cette réclusion, pour que reflue l’extérieur, pour que s’ouvre le regard ;
Lionel Jung-Allégret, Parallaxes, Éditions Al Manar | Alain Gorius, 2013, page 31. Interventions de Joël Leick.
LIONEL JUNG-ALLÉGRET
■ Lionel Jung-Allégret
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→ [J’ai vu les grandes digues au loin]
→ Je regarde l’arbre dressé (autre poème extrait d’Écorces)
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