Un matin de la semaine, comme tant d’autres, Fripounette m’avait bien usé les nerfs. Fripounette a 3 ans et demi, c’est une petite fille adorable. Elle est gentille, attachante, drôle, adore les câlins, les bisous qui pètent, dire prout à chaque fin de phrase, sauter partout à une heure où les voisins dorment.Mais le matin, it’s complicated.
Le matin (sauf le week-end à 7h30 étrangement), Fripounette est dans le pâté et dans ces moments là, ce n’est plus une petite fille, c’est un ours... Elle ne parle pas, elle grogne. Elle n’a plus de mains ni de pieds mais des grosses pâtes et ne peut rien faire toute seule. Comme les ours, elle a une toute autre notion du temps. 40 minutes pour manger 2 tartines, sous des encouragements continus. Dans ces moments là, elle me rend dingue car étant un peu Maman ours le matin, je ne suis pas très efficace non plus et à nous deux, cela devient problématique. Le matin chez nous, ce n’est donc pas bonne humeur, tranche de pain, Nutella et jus d’orange maison. C’est vieilles biscottes, grognements et “Si tu ne te dépêche pas je te laisse ici toute seule”. Menace que je vais bientôt arrêter car d’une part, cela n’a aucun effet et d’autre part, j’aurais l’air fine le jour où elle me répondra “ok, super, à ce soir”.
Après ce bon stress matinal, nous arrivons donc à l’école, même pas en retard. Car oui, je râle tout le temps, un vrai ours, mais nous arrivons toujours à l’heure. Mais c’est bien grâce à ça qu’on arrive à l’heure. Mauvaise foi de la maman ours qui se plaint du bébé ours.
A ce moment là le stress retombe, les ours disparaissent pour laisser la place à une maman et sa fille toutes fraîches ou presque. Et là, c’est bisous, câlins et compagnie, je t’aime, tu es belle, ne te mouche pas sur tes manches, bonne journée, amuse toi travaille bien, claque aux fesses d’encouragement.
Sauf ce matin là, ce fameux matin où cette petite Fripounette, du haut de ses 3 ans, 99 cm, 14 kg, m’a montré qu’un soir de décembre 2009, le cordon qui la reliait à mon placenta avait été sournoisement coupé. J’avais pourtant dis non.
Pour en revenir à nos ours, nous sommes arrivées en même temps que l’amoureux de Fripounettte (oui, déjà, les temps changent).Ni une, ni deux, vas-y que je te claque un bisou sur la bouche, que je te prends la main et que je pars en classe, sans un bisou, que dis-je, sans un regard à sa Maman.
Un jour, tu deviendras une femme ma fille, pour l’instant, tu es mon bébé et tu reviens par là, Maman a besoin d’un bisou...