Magazine Journal intime

Histoire du tigre...

Publié le 25 avril 2008 par Anaïs Valente
Mercredi 23 avril, me voilà embarquée pour la Maison de la Culture de Namur (j’entends vos sarcasme, « Anaïs à la Maison de la CULTURE, en voilà une idée saugrenue »...), pour « Histoire du tigre et autres histoires ».
Etrangement, ce spectacle me dit vaguement quelque chose.  J’ai dû lire un article.  Ou en entendre parler à la TV.  Je ne sais plus trop, mais je connais.  De nom.
Arrivée en avance, je zone sur la place d’Armes, admirant ma commune vue du ciel.  Joli comme tout !  Grisant.  Enivrant.  Ma ville est belle.  C’est la plus belle du monde, qu’on se le dise.  Oh, ma citadelle.  Oh, ma Meuse.  Oh, mon bureau.  Oh, et là, ça serait pas chez moi par hasard ?  Soudain, sur une photo, la roue de l’avion d’où sont pris les clichés me rappelle la hauteur.  Je ressens le vide.  Il m’aspire.  Angoisse.  Vertige.  Heureusement, je suis sur le plancher des vaches.  
Ensuite, direction la Maison de la Culture pour le début du spectacle.
L’histoire ?  Un conte chinois.  Avec un chinois.  Lors d’un exode massif.  Blessure grave.  Abandon par les siens.  Se réfugie dans une grotte.  Où vit une tigresse et son petit...
Voilà l’histoire.  L’acteur, Hervé Guerrisi, nous la résume.  Ensuite, il nous la joue.  Et c’est là que tout commence.
Car pour jouer, il joue.  Il est habité.  Tous les personnages sont en lui.  C’est stupéfiant.  Scotchant.  Surprenant.  Etonnant.  Et captivant.  Impression étrange d’avoir plusieurs acteurs sur scène.  D’avoir un tigre sur scène.  Et un tigrichon (sic).  Et un « sage » qui dispense ses bonnes paroles, à la manière des « idées » surgissant parfois dans les dessins animés, dans une bulle, en haut à droite, cliiiiiing.  Et une foule de chinois, par moments, qui se déplace.  Qui court.  Qui vit.  Et la tigresse, omniprésente, qui rugit.  Et le public, qui rugit en écho.
La gestuelle d’Hervé (je l’appelle Hervé, comme si on avait gardé les moutons, ou plutôt les tigrichons, ensemble - je m’y autorise, car il est brun et ténébreux, alors voilà quoi, vous comprenez...), donc, sa gestuelle et dingue.  Son énergie est communicative.  Le public adhère.  Lorsqu’il parle de la jambe infectée, de SA jambe infectée, je sens presque l’odeur du pus, je ressens presque la douleur.  Lorsqu’il évoque la tigresse vidant sa proie, lorsqu’il EST la tigresse vidant sa proie, je la vois.  La tigresse.  Et la proie.   Le coeur qui bat, les intestins qui s’enroulent.  Pour peu, je verrais le sang gicler.  Et notre chinois qui tète la tigresse, à s’en faire exploser l’estomac, j’en serais presque écœurée.
 
Les intestins et l’estomac m’ont marquée, je l’admets... normal, j’étais pas trop bien mercredi soir.  J’ai comme une gastro-entérite chronique en ce moment...   J’ai sans doute abusé de lait de tigresse (private joke, seuls ceusses qui ont vu le spectacle comprendront).  
En bonus, une histoire choisie par le public, le mythe de Dédale et Icare.  Je connaissais Icare, qui a trop voulu s’approcher du soleil.  J’ignorais le lien avec Dédale, le labyrinthe, le minotaure et patati et patata.  J’ai tout appris.  De manière vivante.  Ah, si les profs étaient comme Hervé, clair que les élèves adoreraient venir au cours, et clair que la trigonométrie et la conjugaison auraient une autre saveur.
En bonus du bonus, le sacrifice d’Isaac, avec une flopée de personnages incroyablement incroyables.  Scotchant.  Dommage que mes intestins menacent d’exploser.  Dommage que mon estomac menace de s’enfuir par ma bouche.  Dommage que le marchand de sable me fasse du rentre-dedans.  Parce que cette troisième partie est une véritable cerise sur le gâteau.  Et je ne l’ai pas suffisamment savourée.
En résumé (ce terme devrait être rayé de mon vocabulaire, je suis incapable de résumer quoi que ce soit, je m’étends, je m’étire, je m’allonge... je parle trop, je sais, ou plutôt j’écris trop) : c’est drôle, c’est captivant, c’est vivant et c’est original.  
Hervé Guerrisi n’est pas un acteur, il est une troupe entière à lui tout seul !
Filez découvrir son spectacle sur son blog, et s’il passe par chez vous, foncez.  Foncez, j’ai dit !
HISTOIRETIGRE

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