« Restons civils sur toute la ligne. » RATP
Voyageur malade, problème de signalisation, incident technique, régulation du trafic… autant d’excuses incroyables et trop fréquentes qui nous révoltent, nous franciliens, pauvres usagers de la RATP. Voilà près de 10 ans que mon compte en banque alimente tous les mois le forfait que tu me demandes de payer pour avoir le droit d’emprunter tes trains du bonheur.
Je suis lassée de toi, service public qui fait rêver, à tord, plus d’un étranger. J’espère que les bétaillères que tes employés conduisent détiennent une autorisation de la Direction des Services Vétérinaires de Paris car il faut vérifier régulièrement la conformité des véhicules à transporter des animaux.
Car ce n’est pas des hommes mais bel et bien du bétail entassé dans tes wagons que tu transportes. Collés les uns contre les autres, nous allons à l’abattoir -en l occurrence au boulot- debout, déjà exténués par cette véritable épreuve digne de Fort Boyard. Tu nous pousses à perdre notre sang froid et nous devenons incivils, rechignant même à laisser notre place à une vieille dame ou à une femme enceinte. Et ce n’est pas pour le confort grand luxe que tu nous offres que nous tenons tant à ces places sur moquette verte à ton effigie mais bien pour échapper à la foule avant d’être comprimés contre une barre ou la porte en verre taguée.
Et tes employés sont à l’image de ton service : fascinants. Je reste toujours ébahis devant le culot de tes équipes qui chassent nuit et jour le voyageur clandestin dans les couloirs poisseux et puants du métro. Et quel plan d’attaque redoutable. Telles les troupes de Napoléon, ils se placent aux endroits stratégiques pour être certain d’avoir l’avantage. Mais qu’y a-t-il à contrôler si ce n’est pour vérifier que sommes encore une poignée d’imbéciles à encore croire en toi. Ne blâme pas les fraudeurs, ils ont juste perdu la foi. Et honnêtement, à quoi bon rémunérer tes équipes fébriles frappées par un vent de panique paralysant quand un voyageur vomit malencontreusement sur le quai.
Dans un élan révolté, j’envisageais même de passer mon permis mais mes espoirs furent bien vite réduits à néant en découvrant l’ampleur des dégâts de notre maire adoré. Réduire la circulation dans Paris pour laisser place aux vélos, piétons, espaces verts, petits lapins et autres sottises mais sans améliorer le service de la RATP ? Hasard ou complot, je ne saurai dire mais le constat est là. Tels les cancres, tu te reposes sur tes acquis multipliant les grèves pour des droits élémentaires que l’on souhaite t’enlever. Soit. Mais écoutes-tu tes passagers mécontents qui hurlent tous les jours leur lassitude ? Tu peux remballer tes petits cafés et autres contrôles qualités dans les gares. Nous tolérerons tes humeurs et tes états d’âmes quand ton service sera irréprochable. A bon entendeur…
Billet écrit entre esplanade de la Défense et la Motte Picquet Grenelle suite à un énième incident survenu