L’affaire Snowden bouleverse les relations diplomatiques et le monde du renseignement
Par Imhotep Lesage
Qui n’a pas entendu parler de l’affaire Snowden ? La saga du jeune espion qui dévoile l’étendue d’un vaste réseau d’écoute du gouvernement américain. Son pays enregistre toutes les communications électroniques et espionne même ses alliés. Il n’y a rien de nouveau dans ses révélations autre le fait que les États-Unis semblent espionner les communications de tous les particuliers des pays alliés. Il est à noter que le pays le plus espionné est l’Allemagne qui détient l’économie la plus dynamique du continent européen. Cette révélation relègue au rang de chimère la croyance selon laquelle l’appareil de surveillance américain s’est construit en réaction à la menace Al-Qaeda. L’œil du Léviathan surveille avant tout les alliés à des fins de guerre économique. Les derniers développements de l’affaire Snowden nous permettent aussi de confirmer un autre constat sur le statut de l’Hexagone. La France tardivement et contrairement à l’Allemagne ne protesta que faiblement les intrusions illégales du programme PRISM (programme d’espionnage américain). On pouvait s’attendre de la présidence française qu’elle refuse l’asile au dissident américan. Ce qui peut surprendre c’est le larbinisme avec lequel ce pays s’exécute pour appréhender Edward Snowden en bloquant son espace aérien au président bolivien. De par ce geste, l’Élysée montre que la France accepte tacitement l’illégalité du programme PRISM. Bref, La France est un pays totalement vassalisé par l’oncle Sam. En tant qu’africains quels conclusions pouvons-nous tirer de ce constat et pouvons-nous trouver inspiration dans la réaction des pays de l’Amérique du sud ?
Bien qu’ils soient dans l’arrière cour de l’oncle Sam, les pays sud américains sont déterminés à s’affranchir de la domination des États-Unis d’Amérique. Ces pays ne font pour la plupart aucun cas des multiples avantages que pourraient rapporter l’alignement sur le pays le plus puissant du monde. L’adoption de cette politique d’indépendence demande courage et peut aller jusqu’à couter la vie aux élites concernées. A l’instar du défunt Hugo Chavez, ils vous diront tous, comment cette ligne politique est gratifiante puisqu’elle rend à des populations entières la dignité humaine. C’est ainsi que l’on peut voir se succéder à Moscou le bolivien Evo Morales et Nicolas Maduro du Venezuela. En agissant de la sorte ses dirigeants prouvent qu’ils sont de vrais visionnaires qui comptent tirer profit de la géopolitique multipolaire de ce monde.
Nicolas Maduro et Vladimir Poutine. Exemples vivants de la multipolarité
Maintenant contrastons cette politique d’indépendence à celle des chefaillons africains de l’espace "franco-faune" qui adorent se prostrer à plat-ventre face à une France vassalisée et en déclin. Ils acceptent et continuent à supporter le viol à répétition de leur continent par une puissance coloniale venu d’ailleurs. Les sous-préfets de l’enclos colonial "franco-faune" ne manquent pas une occasion de recevoir leurs ordres aux sempiternels sommets France-Afrique. Lesquels sommets qui débouchent plus souvent qu’autrement sur des nouveaux stratagèmes pour pérenniser le pillage et l’appauvrissement des populations de cette zone "franco-faune". Les habitants de l’enclos colonial "franco-faune" vivent depuis des décennies sous le joug d’une monnaie d’origine nazie le franc CFA, mais les chefaillons souffrant d’un mutisme pathologique semblent ignorer les effets mortifères de cette monnaie CFA comparables à ceux du fascisme hitlérien.
Le petit coq en déclin qui mène vers l’abîme une bande de lions castrés
Bizarrement les chefaillons "franco-faunes" aiment inviter chez eux les présidents français. Lors d’une de ses visites, le nabot présidentiel français pour remercier ses hôtes leur lancera un discours crachat du type: l’Afrique n’est pas encore entrée dans l’histoire. Une fois de plus les chefaillons ne réagirent que mollement aux insultes faites à leurs ancêtres qui donnèrent autrefois au monde la cognition, la parole, l’écriture et toutes les sciences. Pire encore, dans certains cas les sous-préfets africains vont jusqu’à financer des partis politiques français racistes qui stigmatisent et persécutent leurs ressortissants vivant dans l’Hexagone. Ses réalités de la relation France-Afrique contrastent avec l’image que certains peuvent avoir d’un pays qui se réclame hypocritement ad-nauseam des "droits de l’homme". Les chefaillons africains vivant comme des Sybarites ne semblent pas voir ce flagrant contraste et cette dissonance. D’ailleurs pas plus, qu’ils n’ont d’empathie pour la souffrance et les privations de leurs populations.
Une foule de boliviens qui manifeste devant l’ambassade de France. On peut lire en Espagnol: France raciste, Hypocrite et fasciste
Manifestants boliviens qui brulent le drapeau francais
Suite au détournement de l’avion d’Evo Morales, il fut surprenant de voir la rapidité et la fermeté avec laquelle réagirent les leaders sud-américains. On peut attribuer cette réponse à la qualité des hommes impliqués qui se réclament volontairement héritiers d’une longue histoire de lutte et de combat. A l’avant garde de cette lutte et prise de conscience on trouve des pays se réclamant de la révolution Bolivarienne. Or, l’indépendence de la grande Colombie est en partie due à la bravoure des guerriers africains qui ont jadis arraché leur liberté à la couronne espagnole en payant le fort prix du sang. Aux heures sombres de leur naissante révolution (lorsque celle-ci pouvait à tout moment basculer vers l’échec) les pères fondateurs de l’Amérique du Sud Simon Bolivar et Miranda obtinrent de la république d’Haïti refuge, hommes et armes pour poursuivre leur combat. Les liens historiques sont excessivement forts dans le cas de Simon Bolivar "El libertador" puisque celui-ci passa toute l’année 1816 à la nouvelle république nègre d’Haïti. Aujourd’hui les liens de fraternité qui unissent les africains de la caraïbe et leurs frères de l’Amérique du sud sont toujours bien vivants. A l’instigation du grand Hugo Chavez l’état vénézuélien fournit gratuitement du pétrole à l’état haïtien. De son vivant, le défunt chef d’état vénézuélien se plaisait à rappeler que tout l’argent du monde ne pourrait jamais repayer la dette des pays de l’espace bolivarien envers la république d’Haïti. A titre posthume Haïti vient récemment de rebaptiser l’aéroport du Cap-Haïtien, l’aéroport international Hugo Chavez.
55% de la population vénézuelienne à du sang africain qui coule dans les veines
A ne pas en douter, voilà comment se comportent les membres d’une même famille. On peut mesurer la profonde filiation qui unit les populations afro-descendantes de l’Amérique avec leurs frères du continent africain aux propos du défunt Hugo Chavez:
" Quand nous étions enfants. On nous disait que nous avions une mère-patrie, l’Espagne. Pourtant nous avons découvert plus tard qu’une de nos plus grandes mères patries était l’Afrique. Nous aimons l’Afrique et chaque jour nous sommes un peu plus au courant de nos racines africaines."
"J’avais une grand-mère, on l’appelait Inès la Noire. Elle était une femme Noire magnifique, célèbre dans toute la plaine. Inès la Noire, ma grand-mère, était la fille d’un Africain qui a traversé les plaines. Elle était la fille d’un Africain et ils disent que cet Africain était originaire du Peuple Mandingue." (Soninkés empire du Ghana, Mali)
"Le racisme est très caractéristique de l’impérialisme et du capitalisme. La haine contre moi a beaucoup à voir avec le racisme. Parce que j’ai une grosse bouche et des cheveux crépus. Je suis si fier d’avoir cette bouche et ces cheveux, car ils sont africains. Je suis un mélange d’indien et de noir dont je suis très fier."
Les afro-descendants des Amériques sont bien au fait du racisme et de l’impérialisme de la France et des États-Unis. La France parasitaire refuse de payer à Haïti la dette de 40 milliards de dollars issus de la guerre d’Independence. Cette France continue régulièrement à s’ingérer dans les affaires internes de la petite ile, allant jusqu’a y fomenter des coups d’états. Quant aux États-Unis, c’est cette victoire de descendants d’esclaves sur l’armée de Napoléon Bonaparte qui lui permit de doubler la superficie de son territoire par l’achat de la Louisiane. Tous les historiens États-Uniens sont sans équivoque sur le rôle déterminant d’Haïti dans l’achat de la Louisiane qui permit aux États Unis de devenir une puissance continentale. Pour remercier Haïti l’oncle Sam persiste dans la tradition européenne en envahissant Haïti à plusieurs reprises. C’est dans cette même tradition de brigandage que la France puise en refusant sans raison valable son espace aérien à l’avion d’Evo Morales.
Evo Morales cloué au sol contre sa volonté pendant 13 heures sur l’aéroport de Vienne Il sort un instant de son appareil pour prendre l’air et signifier aux journalistes qu’il supporte sereinement cette méprise
Dans la nuit du 3 au 4 juillet 2013, on apprenait ainsi que, l’un après l’autre, ce sont tous les pays d’Amérique du Sud qui ont fait part de leur indignation et de leur mépris devant l’attitude méprisante de la France
- Le gouvernement du Chili a lancé un appel pour clarifier ce qui s’est passé. Le gouvernement chilien a demandé en outre que les normes du droit international soient respectées, ainsi que le traitement dû à l’avion d’un chef d’État.
- Buenos Aires, la présidente argentine Cristina Kirchner a estimé qu’ « un avion disposant d’une immunité absolue a été illégalement détenu dans la vieille Europe, ce qui constitue un vestige du colonialisme que nous pensions totalement dépassé. Ca n’a pas été seulement une humiliation pour la Bolivie, mais pour toute l’Amérique du Sud », a-t-elle déclaré lors d’une cérémonie officielle.
- Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff a signalé dans un communiqué l’indignation de son gouvernement. Réclamant avec force des excuses des pays concernés, particulièrement la France, elle a estimé que cet incident compromettait le dialogue entre les deux continents et les possibles négociations entre eux.
- L’Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays), a fait part de « sa solidarité et de son indignation face à des actes qui ont mis en danger la sécurité de M. Morales et de son entourage », voila ce qu’ indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Pérou, qui exerce actuellement la présidence tournante de l’organisation.
- À Caracas, l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples, qui compte huit membres autour du Venezuela) a critiqué « une situation grave due à l’impérialisme nord-américain et ses alliés européens. »
- Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua a dénoncé « un attentat contre la vie du président Morales et son homologue équatorien Ricardo Patiño, une terrible offense ».
- Le vice-président bolivien Alvaro Garcia a annoncé lors d’une conférence de presse que plusieurs présidents latino-américains se réuniraient jeudi sur ce sujet à Cochabamba (centre).Cette affaire ira t’elle jusqu’a l’ONU ?
Les sous-préfets africains serviles sont une plaie pour le continent et une disgrâce face à la mémoire des ancêtres. Nous n’avons rien à espérer d’eux. Au regard de la microbiologie politique le parasite le plus dangereux, reste le parasite en déclin. Les populations Libyennes et celles de l’espace "franco-faune" en portent l’éloquent témoignage des stigmates.
La dignité de l’Amérique du Sud et une lecture attentive de l’affaire Snowden nous démontrent comment il faut se comporter avec des pays impérialistes et racistes. Nous avons avec les pays du sud une histoire commune, nous avons une longue histoire de lutte (la plus vieille de l’humanité). Tout africain qui puise dans cette histoire sait que nos sociétés savent incuber de grands leaders. C’est au sein de ce corps social immémorial que vont émerger les futurs visionnaires africains qui pourront collaborer avec l’Amérique du Sud pour édifier ce nouveau monde multipolaire.
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