« Il jouira dans l’évier alors que retentira la sonnerie du micro-onde. » : cet entrefilet donne assez bien
Bien sûr on peut toujours se dire que ces pitoyables comédies sentimentales, dans lesquelles sont mis en scènes des beaufs et des hystériques, ne concernent qu’autrui. On peut toujours se dire ça ; il n’empêche que des gens qui jouent au poker ou au loto, il y en a de plus en plus ! On peut toujours, comme BHL, écrire de belles thèses sur le thème d'"Art et Vérité", pour faire croire que la philosophie continue, ou que la démocratie a de beaux jours devant elle. C’est la mission des intellectuels d’entretenir la foi. Ils seront bientôt les seuls à la prendre au sérieux.
Cependant, vous me direz : - on a déjà lu ça cent fois ; ou bien : - Camus prône le suicide avec plus de style.
En effet, M. Houellebecq a largement bâti son succès sur le désenchantement. Des mâles trentenaires qui se pressent en Thaïlande dans des avions affrétés par un capitaine d’industrie démocrate-chrétien, pour s’y vider les couilles et échapper à des féministes castratrices («Plateforme») : c’est sûr qu’on fait plus gai.
Mais cette petite BD me paraît plus enlevée que les romans de M. Houellebecq, qui a tendance à tirer un peu à la ligne. Le dessin, presque "publicitaire", offre un contraste intéressant au propos.
Plus tôt on se rend compte que l’existence n’a guère de sens, plus tôt on peut passer à autre chose.
D'autres Larmes, Jean-Philippe Peyraud, Glénat, 2012.