
Surnommées "Gougoune" par les Québécois, "slache" par les Belges et "flip-flop" par les Anglais, en raison du léger bruit qu'elles émettent à chaque pas, les tongs doivent, en grande partie, leur changement de statut aux étudiants des universités américaines. Revenant de leur traditionnelle semaine de décompression à Cancun, baptisée Spring Break, ceux-ci ont en effet pris l'habitude, au fil des ans, de conserver sur le campus les tongs qu'ils portaient sur la plage. Ce qui permet, aujourd'hui, à beaucoup d'entre eux de laisser reposer leurs mocassins sans porter atteinte à leur inélégance...
Malgré leur grande popularité -la compagnie brésilienne Havaianas en vendrait plus de 162 millions de paires / an- les tongs restent, avouons-le, des chaussures dégradantes, dévoilant une partie peu ragoûtante de l'anatomie et exposant leurs adeptes à de nombreux périls. En milieu parisien, la probabilité que ceux-ci terminent une journée sans s'être retourné l'ongle de l'orteil, sans avoir chuté en courant derrière un bus ou en contractant simplement je ne sais quelle mycose apparaît mince. Franchement, à tout prendre, on préférera de loin l'espadrille. La tong ne doit son utilisation qu’à la plage… c’est entendu.Fabrice Gil