Paris, 1733. La baronne de Fontaine-Martel, chez qui le sulfureux philosophe Voltaire coulait des jours heureux et à moindre frais, est retrouvée assassinée d’une des plus horribles manières qui soient : la malheureuse a été empoisonnée, étouffée, poignardée et étranglée. Trop occupé à superviser le déménagement d'un cimetière, René Hérault, le chef de la police, pose un ultimatum à Voltaire : il devra mener l’enquête sur ce meurtre à sa place et en toute discrétion ; sinon, direction la Bastille pour toutes les horreurs irréligieuses et anticonformistes que le philosophe a écrites !
Voltaire, enquêteur effronté
Nous voici donc suivant Voltaire, canaille pique-assiettes sans scrupules et sans vergogne, galopant à travers les rues de Paris à la poursuite d’un assassin fantôme. Sur un malentendu, il se retrouve assisté de Mme de Breteuil, marquise du Châtelet enceinte jusqu’au cou mais qui ne tient pas une minute en place. A eux deux, ils suivent toutes les pistes que sème le mystérieux meurtrier.
Quiproquos, scènes cocasses et dialogues surprenants, le lecteur n’est pas en reste. Sur un rythme effréné, Frédéric Lenormand met en scène un Voltaire survolté, très drôle et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Sur fond de faits historiques réels et fort bien documentés, l’auteur déploie une intrigue policière qui se lit avec délectation.
J’accorde une mention spéciale au style, pastiche humoristique de celui de Voltaire, tel qu’on peut le connaître dans Candide, par exemple. Cette écriture vive, pleine d’esprit et de jeux de mots participe clairement à l’hilarité générale qui émane de ce roman. Détente et plaisir assurés !
La baronne meurt à cinq heures de Frédéric Lenormand, Le Livre de Poche, 2013, 276 pages