Nue face à l'ombre

Elle regardait la lune d’argent droit devant,

Et ses yeux brillaient des larmes du levant... .

Elle voyait les cimes aux versants de ses rimes,

Et ses mains tremblaient de retenir l’or sublime…

Elle rêvait la bonté des cœurs purs et droits,

Et son âme vibrait d’amour à l’aube de sa foi…

….

Elle s’est arrêtée,

Un instant, sur le chemin,

Les étoiles perchées,

Sur les fils de son destin.

…..

Dans le noir profond des gouffres du néant,

Face aux ombres nues bercées par le vent,

Son reflet acéré se découpe, impitoyable géant.

Comme une étrangère, elle caresse du regard,

Les blessures de la chair et les paradoxes au hasard,

Les rides de faiblesse aux confins de l’esprit hagard.

…

Elle reste immobile,

Pour longtemps, captivée,

Par l’histoire qui s’effile,

Au temps dépareillé.

…

Elle regarde ses vielles errances répétées sans pitié,

Et ses yeux brillent des larmes de faiblesse forcenée,

Elle voit les abîmes au plus profond de ses mots,

Et ses mains tremblent au bord du vide en écho,

Elle rêve d’un autre miroir, plus complaisant,

Et son âme pleure d’accepter son cœur d’enfant.

…

Elle accepte le retour,

Au cœur des flots de vie,

Se délivre des atours,

Libère l’étincelle d’envie.

…

Par l’océan éternel des larmes de miséricorde,

Elle renaît, libérée des liens infinis de la discorde.

Sous le poids infini de l’héritage des justes,

Elle accepte, enfin, l’éclat de l’imparfait injuste.

par Stéphanie Le Béchec publié dans : contemplations