Magazine Journal intime

Un lundi soir...

Publié le 25 avril 2008 par Thierry

Ce lundi soir, avec O. et L., je me suis pris une murge de dingue. Pas forcément très sérieux, surtout quand on est le premier jour de la semaine. Mais bon.  

C’est O. qui a lancé l’invitation. Depuis trois mois, elle ne sortait plus de chez elle. Concours pour l’ESC à préparer.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de la pousser au vice ! Je ne compte plus les mails d’invitations, les coups de fils pour lui proposer de venir nous rejoindre, ou les sms lui annonçant avec désinvolture que l’on était chez Zadig & Voltaire en train de claquer l’équivalent de la moitié de notre salaire. Mais plus forte que le côté obscur, elle avait réussi à ne pas tomber dans ces vils pièges.

Aussi, quand elle nous a contacté pour nous proposer d’aller boire un verre, alors que pourtant, ma seule envie était de rentrer chez moi pour me reposer et jouir de l’ambiance cocon de mon petit appartement parisien, il a été difficile de l’envoyer sur les roses. 

20h30, on se retrouve tous les trois à Etienne Marcel. Sportswear couture, en McCartney/Adidas, L. arrive la première. Elle est en congés, pour plancher sur son mémoire. Elle revient de Pompidou où elle a passé sa journée à faire la chasse aux articles et bouquins. Son attitude cool et sa nonchalance de l’étudiante qui se sape casual pour passer la journée en bibliothèque me font un peu envie.

O. arrive ensuite. Elle sort à peine de l’agence et semble paradoxalement détendue. La fin de ces concours la rend lumineuse. Ou est-ce le fait que, contrairement à L., la voir enfin à nouveau sapée nous permet de la redécouvrir… 

Après un passage rue Montorgueil, où l’on apprécie ce côté « village » avec d’autant plus de délectation que nous avons tous trois quitté le nôtre, direction le café Etienne Marcel pour une soirée Cosmos.

C’est moi qui ai insisté pour aller là. O. voulait aller au Tropic. Ou au RAIDD. Comme d’hab’, quoi. Mais je voulais faire de cette soirée, une soirée spéciale. Après avoir passé le week-end que j’ai passé –à savoir cool, casual et loin de la ville– j’avais envie de prendre le temps de choisir mes vêtements, de me préparer, de me faire un peu beau. J’avais envie d’enfiler autre chose que des Converses et un Tshirt, de porter un sac Dior et de profiter de mes potes, que je n’avais pas vu depuis trop longtemps, dans un endroit autre que le RAIDD, devenu notre nouveau bar attitré. Comme avait pu l’être le Bar Parallèle à une époque…

Je voulais faire de cette soirée, une soirée spéciale. Et elle fut à la hauteur de mes espérances.  

Une serveuse, ravissante blonde au charme ineffable et aux ballerines « souris » Marc J., vient prendre commande. Cosmo pour moi. Même pas négociable. L. prend un coca light. O. hésite. Je sens la déception se pointer. Elle prendra finalement un Cosmo également. Ouf…

On se met à parler. Honnêtement je ne sais plus trop de quoi. En fait, de tout. De notre week-end, de notre quotidien, de notre avenir, de notre passé. Des opportunités de job qui se profilent, de l’appartement qu’O. s’est vue proposé. De garçons, de la chance, de sexe, de fringues. De Madrid, de Paris, de Lille, de Londres. De C&T, de nos potes lillois qui devraient arriver dès septembre sur Paris. De l’anniversaire d’O. que l’on part fêter à Lille samedi. Un deuxième Cosmo, s’il vous plaît. On continue à parler. Le temps file à la vitesse de la lumière, les cigarettes se consument à la vitesse du son. Le boulot, les responsabilités, tout ça disparaît. Bien sûr. Peu importe demain, pourvu qu’on ait l’ivresse. On parle de cette expo de Sophie Calle que je veux aller voir à tout prix, on parle des 40 ans du club des D.A et des 40 pubs choisies dans Stratégie, on parle encore de garçons. On reprend un Cosmo. Au bout du quatrième et de la dernière chaise rangée devant nous, on décide de partir. De toutes façons, si on ne le fait pas, ils nous jetteront quelque chose, c’est sûr.

O. et moi sommes bourrés. C’est clair. Elle ne parle qu’anglais. Ou tente. Moi ne fais que rire. L. nous observe, atterrée. Arrivés à l’angle de la rue Pierre Lescot et de le Grande Truanderie, O. décide que, non. Il est trop tôt. La soirée est trop belle, la nuit trop douce. On part au RAIDD ? On part au RAIDD.  

Champagne. Cigarettes. Eclats de rire. Champagne, cigarettes. Je suis vraiment saoul. Il est 02.00. Ou 03.00. Ou pas. Je leur annonce que je pars, je tiens à peine debout. « Tu n’as même pas fini ta coupe ! ». Tant pis. Elle insiste. Je l’attrape et l’avale d’une gorgée. La reclaque sur la table. Bisou bisou, je suis dehors. Une dernière cigarette. Trouver un taxi. Je me souviens d’avoir lâché ma destination de la manière la plus compréhensible qu’il ne m’était possible, puis d’avoir lâché cinq €uros vingt. Je me souviens aussi d’avoir pensé que je ne comprendrai décidément jamais rien aux tarifs des taxis parisiens.

Ensuite, c’est le matin.

Les cinq étages en ascenseur, la clé dans la porte, le déshabillage, le couchage, le portable mis à chargé ont totalement disparu de mon esprit.  
 

Le lendemain, me restaient le souvenir d’une soirée mémorable, aussi belle que mes soirées Lilloises, Paris en plus ; des tickets de carte bleue trop nombreux, un message de L. qui s’inquiète de savoir si je suis bien rentré et un mal de crâne abominable. 

Il faut pourtant bien aller bosser… Une semaine complète nous attend. On n’était que lundi.


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