Magazine Humeur

House muse hic

Publié le 25 avril 2008 par Brunoh

Mardi 22 avril 2008.
House raccroche son stéthoscope sur TF1 et finit sa troisième saison en beauté : seul.
Il faut dire que ce médecin atypique et misanthrope a su faire le vide autour de lui.
Pourtant, sa répugnance à approcher les patients n’a d’égale que son habileté à résoudre les énigmes médicales les plus pointues.
Libertaire, asocial, perpétuellement mal rasé, préférant sa veste râpée à la blouse blanche, on pourrait se demander par quel miracle un type si peu conventionnel parvient à séduire des millions de téléspectateurs dans le monde entier.
Phénomène d’époque ?
Les nombreux lecteurs de la trilogie « Millenium », de Stieg Larsson, ont également craqué pour un personnage étrange : celui de Lisbeth Salander.
Et sans doute aussi à cause de son côté « border line ».
Une petite brune, qui possède un tatouage de dragon dans le dos, ainsi qu’une pléiade de piercing placés dans les endroits les plus incongrus, sans oublier une prédisposition au piratage informatique et un dégoût certain pour la plupart de ses semblables…
Les points communs entre House et Salander ?
Une intelligence hors norme, qui les conduit à une méfiance naturelle vis-à-vis du genre humain, lequel leur fait payer assez cher leur différence.
Car finalement, le mythe de l’adaptation de l’homme à son milieu reste fragile.
Respirer, se nourrir et se reproduire sont les trois fonctions basiques permettant de définir un être vivant.
Pour le reste, la plupart des amibes qui nous entourent remplaceraient avantageusement la pensée de Paris Hilton et de Nikos Aliagas réunis.
Tout ça pour dire que si la télévision ne rend pas intelligent, certains livres et certaines séries possèdent le talent de nous faire oublier les limites de notre humaine condition.
Ainsi, le Dr House ne serait autre qu’un Sherlock Holmes moderne, les allusions au fameux détective londonien créé par Conan Doyle (non, pas le barbare) ponctuant régulièrement certains épisodes.
Comme lui, il possède un rare sens de l’observation. Il se drogue également pour tenter d’oublier sa souffrance. Et Watson a souvent joué, comme ses assistants, le rôle ingrat de souffre douleur.
Sauf que House ne connaît pas qu’un seul ennemi… si ce n’est lui-même !
En effet, la misanthropie a souvent pour corollaire un certain dégoût de soi et une peur profonde de l’existence.
Comme l’écrivait le philosophe Emil Michel Cioran dans son Précis de Décomposition : « La vie inspire souvent plus d’effroi que la mort, c’est elle le grand inconnu ».
Une phrase que n’aurait pas reniée Lisbeth Salander.

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