Magazine Journal intime

Appelez-moi (encore) Miss Bricolage : à la recherche de l'attache perdue

Publié le 14 juillet 2013 par Anaïs Valente

Je suis une non-bricoleuse née, vous le savez, même si parfois un miracle se produit, comme ici.  Alors, en matière de voilage de fenêtre, j'ai opté pour la solution de facilité (quoique), les crochets collants.

Ou plutôt les crochets collants qui collent pas.

Vous connaissez ?

Je les colle.  Ça semble tenir.  Et puis un beau jour, ou plutôt une belle nuit, car ils adorent se faire la malle quand les étoiles brillent, dans un bruit qui, en journée, semblerait anodin, mais, la nuit, fait penser à un cambrioleur qui tente de s'introduire chez moi pour me voler / violer / dépouiller / frapper.

Le côté fun de ces crochets collants qui collent pas, c'est qu'on ne sait jamais quand ils vont tomber.

Surprise !

Et quand ils tombent, je les recolle à la superglu, en général ça tient.  Dans ma chambre en tout cas, ça tient depuis 7-8 ans, j'ai bon espoir.  C'est le dur lot des châssis en pvc.

Mais dans ma cuisine, châssis en méranti, j'ai fait pareil, en mauvaise bricoleuse que je suis.

Y'a bien des petits trous de brise-vue de l'ancien occupant, que j'ai utilisés des années pour y suspendre de jolies cartes pleines de grenouilles et de fleurs, mais depuis que j'ai ma nouvelle cuisine grise toute belle toute propre, rigolez-pas, j'ai voulu mettre des voiles tout gris tout jolis tout propres, des fois que le soleil du plein Sud n'abîme ma cuisine (j'ai dit rigolez pas).  C'est super mimi, avec des ronds en bois vert pomme comme la peinture murale, pour resserrer le tissus (comment on appelle ce truc ?).

Tout beau.  Et tout collé.

Et l'autre jour, ben le voile de droite s'est effondré.  Je l'ai recollé à la superglu, un enfer, devoir me mettre en extension dix minutes pour tenir la chose qu'arrêtait pas de retomber (celui qui prétend qu'avec superglu on colle presque tout en dix secondes est un gros menteur devant l'éternel).

Je m'attendais donc à ce que le gauche me fasse le même coup, et ce fut fait, pas plus tard que ce matin.

Bruit de tour jumelle qui s'effondre (je sais, c'est même pas drôle), je me précipite pour admirer la dégringolade de voilage gris sur rond vert pomme, cherchant à récupérer le petit crochet collant à recoller…

Et en soulevant le voile, je précipite le crochet sur mon radiateur.  Il glisse entre le grillage et me nargue de l'intérieur.

VDM.

Et de regarder mon attache en espérant un miracle miraculeusement miraculeux, genre qu'elle ait des ailes et s'envole vers moi pour me tomber ensuite dans la main.

Bon.

Que faire.

Démonter tout ?  Euh, y'a douze vis cruciformes, je me connais, c'est foireux d'avance, malgré ma visseuse électrique de compet' achetée chez Ikéa, je saurai plus revisser bien droit, y'a rien qui tiendra.

La choper avec une pince, voilà.  J'ai une pince de bricolage, youpie.  Elle entre pas entre la grille, pas youpie.

La choper avec une pince à épiler, voilà, c'est plus fin.  Et plus petit.  Trop petit.  La pince entre, elle touche l'attache, mais j'ai aucun moyen de pincer la pince pour coincer l'attache.  Et une pince qui pince pas, ben c'est pas une pince.  Inutile, quoi.

La choper avec une fourchette, en la coinçant entre ses dents.  Super idée.  J'y parviens tant bien que mal. Mais elle se retourne, se glisse plus profond dans les entrailles du radiateur, naaaaaaaaaaaaaaan.  Je la récupère, la remet en position initiale, tout ça avec ma fourchette, je sais, appelez-moi Mac Gyver.

La choper avec une fourchette ET une pince à épiler.  Je la coince à nouveau avec la fourchette, la remonte tout doucement, si doucement que Bibie s'en est endormie, et je la porte à hauteur du grillage, où ma seconde main, armée de la pince à épiler, est prête à attaquer.

C'est là que ça se corse.

Surtout ne pas toucher les bords du grillage, au risque de faire retomber lourdement mon attache et de la voir disparaître définitivement dans les méandres du radiateur et, en hiver, provoquer l'explosion de ma modeste masure (meuh non j'échafaude pas des scénarios/scénarii catastrophes).

Calme, reste calme, petite Anaïs, tu peux le faire tu vas le faire tu vas sortir ton attache de ce grillage, sans rien toucher.

Et me voici transportée dans un voyage dans le temps, quand j'avais dix ans, que je jouais à Docteur Maboul.

Je mets mon masque chirurgical et m'apprête à extraire la côte de rire, la pomme d'Adam ou le papillon chatouilleurs (mes préférés, mais je détestais l'os de vœux, trop foireux) du corps de mon patient impatient, sans toucher les bords de sa carcasse, pour pas faire sonner son nez rouge.

Et j'extrais mon attache sans dégât, bonheur incommensurable, joie intense, soulagement extrême.

Je suis formidable.

Bon, y'a plus qu'à prendre ma superglu qui glue pas et à tendre le bras durant dix minutes.  VDM bis.

docteurmaboul.jpg

Je suis une non-bricoleuse née, vous le savez, même si parfois un miracle se produit, comme ici.  Alors, en matière de voilage de fenêtre, j'ai opté pour la solution de facilité (quoique), les crochets collants.

Ou plutôt les crochets collants qui collent pas.

Vous connaissez ?

Je les colle.  Ça semble tenir.  Et puis un beau jour, ou plutôt une belle nuit, car ils adorent se faire la malle quand les étoiles brillent, dans un bruit qui, en journée, semblerait anodin, mais, la nuit, fait penser à un cambrioleur qui tente de s'introduire chez moi pour me voler / violer / dépouiller / frapper.

Le côté fun de ces crochets collants qui collent pas, c'est qu'on ne sait jamais quand ils vont tomber.

Surprise !

Et quand ils tombent, je les recolle à la superglu, en général ça tient.  Dans ma chambre en tout cas, ça tient depuis 7-8 ans, j'ai bon espoir.  C'est le dur lot des châssis en pvc.

Mais dans ma cuisine, châssis en méranti, j'ai fait pareil, en mauvaise bricoleuse que je suis.

Y'a bien des petits trous de brise-vue de l'ancien occupant, que j'ai utilisés des années pour y suspendre de jolies cartes pleines de grenouilles et de fleurs, mais depuis que j'ai ma nouvelle cuisine grise toute belle toute propre, rigolez-pas, j'ai voulu mettre des voiles tout gris tout jolis tout propres, des fois que le soleil du plein Sud n'abîme ma cuisine (j'ai dit rigolez pas).  C'est super mimi, avec des ronds en bois vert pomme comme la peinture murale, pour resserrer le tissus (comment on appelle ce truc ?).

Tout beau.  Et tout collé.

Et l'autre jour, ben le voile de droite s'est effondré.  Je l'ai recollé à la superglu, un enfer, devoir me mettre en extension dix minutes pour tenir la chose qu'arrêtait pas de retomber (celui qui prétend qu'avec superglu on colle presque tout en dix secondes est un gros menteur devant l'éternel).

Je m'attendais donc à ce que le gauche me fasse le même coup, et ce fut fait, pas plus tard que ce matin.

Bruit de tour jumelle qui s'effondre (je sais, c'est même pas drôle), je me précipite pour admirer la dégringolade de voilage gris sur rond vert pomme, cherchant à récupérer le petit crochet collant à recoller…

Et en soulevant le voile, je précipite le crochet sur mon radiateur.  Il glisse entre le grillage et me nargue de l'intérieur.

VDM.

Et de regarder mon attache en espérant un miracle miraculeusement miraculeux, genre qu'elle ait des ailes et s'envole vers moi pour me tomber ensuite dans la main.

Bon.

Que faire.

Démonter tout ?  Euh, y'a douze vis cruciformes, je me connais, c'est foireux d'avance, malgré ma visseuse électrique de compet' achetée chez Ikéa, je saurai plus revisser bien droit, y'a rien qui tiendra.

La choper avec une pince, voilà.  J'ai une pince de bricolage, youpie.  Elle entre pas entre la grille, pas youpie.

La choper avec une pince à épiler, voilà, c'est plus fin.  Et plus petit.  Trop petit.  La pince entre, elle touche l'attache, mais j'ai aucun moyen de pincer la pince pour coincer l'attache.  Et une pince qui pince pas, ben c'est pas une pince.  Inutile, quoi.

La choper avec une fourchette, en la coinçant entre ses dents.  Super idée.  J'y parviens tant bien que mal. Mais elle se retourne, se glisse plus profond dans les entrailles du radiateur, naaaaaaaaaaaaaaan.  Je la récupère, la remet en position initiale, tout ça avec ma fourchette, je sais, appelez-moi Mac Gyver.

La choper avec une fourchette ET une pince à épiler.  Je la coince à nouveau avec la fourchette, la remonte tout doucement, si doucement que Bibie s'en est endormie, et je la porte à hauteur du grillage, où ma seconde main, armée de la pince à épiler, est prête à attaquer.

C'est là que ça se corse.

Surtout ne pas toucher les bords du grillage, au risque de faire retomber lourdement mon attache et de la voir disparaître définitivement dans les méandres du radiateur et, en hiver, provoquer l'explosion de ma modeste masure (meuh non j'échafaude pas des scénarios/scénarii catastrophes).

Calme, reste calme, petite Anaïs, tu peux le faire tu vas le faire tu vas sortir ton attache de ce grillage, sans rien toucher.

Et me voici transportée dans un voyage dans le temps, quand j'avais dix ans, que je jouais à Docteur Maboul.

Je mets mon masque chirurgical et m'apprête à extraire la côte de rire, la pomme d'Adam ou le papillon chatouilleurs (mes préférés, mais je détestais l'os de vœux, trop foireux) du corps de mon patient impatient, sans toucher les bords de sa carcasse, pour pas faire sonner son nez rouge.

Et j'extrais mon attache sans dégât, bonheur incommensurable, joie intense, soulagement extrême.

Je suis formidable.

Bon, y'a plus qu'à prendre ma superglu qui glue pas et à tendre le bras durant dix minutes.  VDM bis.

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