ON VOIT TOUJOURS les yeux brillants, les mains tendues. On voit le sourire. On sent les bras qui vous serrent, la chaleur de l’étreinte. Ensuite, on ne voit plus. On ne sent plus. On a un vide dans les yeux et trop d’air entre les doigts. Un pâle soleil traverse la vitre. On ne sait plus si on est là, ou là-bas. La pièce est blanche. On voit le même soleil, mais les mains sont posées, immobiles. La bouche est entr’ouverte. On n’entend plus rien qu’un peu de souffle éparpillé. Quelqu’un s’en va. On s’approche. On ne sent plus la chaleur. On ne voit plus les yeux.
SEGUIMOS VIENDO esos ojos brillantes, esas manos tendidas. Vemos esa sonrisa. Sentimos los brazos que nos rodean, el calor del abrazo. Luego, dejamos de ver. Dejamos de sentir. Hay un vacío en los ojos y demasiado aire entre los dedos. Un sol pálido atraviesa el cristal. Ya no sabemos si estamos aquí o allá. La habitación es blanca. Vemos el mismo sol, pero las manos reposan, inmóviles. La boca está entreabierta. Apenas oímos una respiración desordenada. Alguien se marcha. Nos acercamos. Ya no sentimos el calor. Ya no vemos los ojos.
Jacques Ancet, Puesto que él es este silencio. Prosa para Henri Meschonnic. Edición bilingüe, Editorial Salto de página, Colección Poesía 09, 2013, pp. 54-55. Traducción de Joséphine Cabello y Régulo Hernández.
JACQUES ANCET
Source
■ Jacques Ancet
sur Terres de femmes ▼
→ Dans l’indéfini (extrait de Chronique d’un égarement)
→ L’égarement
→ L'identité obscure (extrait du chant 9 de L’Identité obscure)
→ Je reviens
→ Oublier l’heure (extrait de Chronique d’un égarement)
→ 10 décembre 2001 | Jacques Ancet, Un morceau de lumière
■ Voir aussi ▼
→ (sur Esprits Nomades) une page Jacques Ancet
→ Lumière des jours, le blog de Jacques Ancet
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