Magazine Journal intime

flinguer sa vie en 6 mois: mode d'emploi

Publié le 26 avril 2008 par Cathy Eglon

20 novembre 2007, comme chaque jour, je travaille depuis mon petit bureau du haut jura. Petit tour sur Viadeo, ce réseau de networking qui permet d’entrer en contact professionnel avec tout un tas de gens susceptibles de créer des synergies….Mouais, des synergies. Je contacte un profil qui me semble intéressant. La réponse arrive dans les cinq minutes. Comment est-ce possible, j’étais passé sur votre profil six mois auparavant, je rêvais que vous me contactiez, qu’il me dit le bougre.
Echange de mails, de téléphone, et le jeu de séduction se met en place, doucement. Je reçois des textos  enflammés, il ne m’a jamais vue mais déjà, il est fou de moi. Je suis mariée et il est en couple.
Peut importe, notre histoire est une évidence, on ne peut pas lutter.

4 décembre 2007, je débarque gare de Lyon, il vient me chercher. Il ne me plait pas. Il m’accompagne pour poser mes affaires à l’hôtel et il s’approche, près, tout près..il a un beau sourire, il a les mots qu’il faut, je me laisse emporter.
Des « je t’aime » à n’en plus finir. Et puis, en expert qu’il est et avec les expériences cumulées, il
sait comment fonctionne une femme. Piégée. Je suis là, dans ses bras, consciente que ma vie bascule et incapable de faire marche arrière.
Des semaines à organiser des allers retours juste pour être ensemble encore un peu. Les Seducteur1 mensonges à mon mari, la culpabilité et puis la joie de le retrouver.
Il me sort le grand jeu, les meilleurs restaurants, les hôtels, la perspective de construire de grandes choses ensemble. Il me dit que je suis sa femelle, sa femme presque.
Notre relation est maintenant connue de tous….ses collaborateurs, ses amis, ses ex.

14 février 2008, je reçois un texto alors que je suis avec lui, un mot de mon mari « j’espère que Dominique sait que tu n’aimes pas les roses ». Coup au cœur. Il sait tout. Tout et depuis longtemps, il attendait le bon moment et la bonne manière. Je rentre chez moi quand même en serrant les dents et la peur au ventre.
Je suis virée.

17 Février 2008 j’arrive gare de Lyon. Il n’est pas là. Personne. Il arrive avec dix interminables
minutes de retard. Il m’emmène chez lui. Voilà, c’est fini maintenant, ca va aller. On va vivre lui,
moi et son ex femme qui semble habituée aux nouvelles conquêtes de son petit bonhomme.
Elle m’accueille gentiment, tente parfois de me mettre en garde. Je n’écoute que lui.

20 avril 2008, il m’annonce que c’est fini et que c’est sans appel.

Oui, c’est vrai, devant l’insistance de mon mari à aller passer un week end chez moi, devant sa détresse et son chagrin, j’ai passé du temps au téléphone avec lui, j’ai été invivable avec Dominique . Oui, c’est vrai, la transition haut jura/ Paris XVIème n’a pas été une évidence et j’ai été souvent paumée, parfois insupportable.Oui, j'ai fait une grosse bêtise. Un jour, il faudra que je comprenne pourquoi je sabote quand tout va bien, un jour...
La terre se dérobe sous mes pieds, je demande pardon, j'implore, je lui dis à quel point nous pouvons être biens mais il ne m'entend déjà plus...je vais où? Je fais quoi? Un tube de lexomil, voilà, entier et dodo et adieuce monde peuplé de gens beaux que je ne sais pas voir et de crevures que je vénère. J'ai faux partout. Je pars.
Et puis, je me réveille. Ils m'ont trouvées et ils m'ont réveilée.Lui, bien sur n'était pas là. Il chassait.

En sous marin, comme il sait bien le faire, il a commencé à dragouiller, à poser des jalons ailleurs.
La nouvelle proie a 27 ans, lui 45. Elle le croit riche et plein d’avenir. Elle se ramassera, comme moi.
En attendant, il va la faire grimper au 7ème ciel, les yeux plein de larme en lui disant dès la première
nuit qu’elle est la femme de sa vie.
Je l’appelais mon bonobo. Je sais maintenant qu’il est animal dangereux.


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